"First Love, le dernier Yakuza" : au croisement du Japon et de Tarantino ?
Présenté à Cannes lors de l'édition 2019 de la Quinzaine des Réalisateurs, "First Love, le dernier Yakuza" de Takashi Miike est sorti en salle début janvier. Une histoire d'amour plongée dans un cocktail explosif de drogue, de mafia, d'ultra violence et de burlesque dans un Japon à la Tarantino.
Même quand il ne s’agit pas d’animation, le Japon a gardé sous un angle plus général une image de prestige quant à sa capacité de produire des films de qualité, et "First Love: le dernier Yakuza" n’y fait pas exception soutenu par une technique bien gérée et avec beaucoup de style dans le scénario.
On suit là l’histoire de Leo, un jeune boxeur de Tokyo qui se retrouve embarqué par hasard dans une bien sale affaire. Mêlant drogue, prostituées, têtes décapitées et gore, le dernier long-métrage de Takashi Miike ne laisse certainement pas indifférent et semble posséder une certaine aura similaire à celle des films de Quentin Tarantino. Un sentiment d'ailleurs confirmé par la présence d’une courte scène en dessin animé, que l’on peut imaginer comme un hommage direct à "Kill Bill" du réalisateur américain.
Il est donc certain que, pour apprécier ce film, il faut avoir un minimum de tolérance face à la violence poussée au paroxysme et savoir la prendre en dérision. C'est ce à quoi vous invite d'ailleurs First Love. Une fois qu’on se prend au jeu, c’est superbe ! Le film parvient à raconter en parallèle une histoire d’amour totalement délirante et sortant réellement des sentiers battus tout en évitant de tomber dans des scènes de romance "neu-neu" dont tout spectateur un minimum averti s’est aujourd’hui lassé. On peut également reconnaître à travers cette façon différente de présenter une histoire d’amour une marque du Japon, le pays étant connu pour sa pudeur dans ce domaine.
Finalement, "First Love" se retrouve à être un intéressant mélange, certes explosif, mais plaisant, entre deux aspects du Japon et une patte "tarantinesque". Si à mon avis, ce n’est peut-être pas le film qui marquera le plus ce début d'année, il est cependant à voir si l’occasion s’en présente.
Leo Largillet