Fête de la Science : l’Observatoire Océanologique se dévoile
A l’occasion de la 23ème édition de la Fête de la Science, l’Observatoire Océanologique de Villefranche-sur-Mer a ouvert ses portes au grand public ce week-end. Rencontre avec son Directeur pour évoquer les domaines de recherche de l’Observatoire de Villefranche, ainsi que ses missions d’observation qui le place en première ligne pour constater les conséquences du réchauffement climatique sur le milieu marin.
Créé en 1885 par la Russie dans l’ancien bagne des rois de Sardaigne, l’Observatoire Océanologique de Villefranche-sur-Mer est adossé, depuis le début des années 1930, à La Sorbonne, devenue aujourd’hui pour les Sciences, l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI). Ce rattachement à la plus puissante université de l’époque était nécessaire pour faire face aux besoins élevés, en bateaux, personnel et matériels, de l’Observatoire implanté à un endroit stratégique, la rade de Villefranche étant un véritable piège à plancton. Actuellement, l’Observatoire rassemble près de 180 chercheurs, ingénieurs et doctorants qui travaillent principalement sur deux grands domaines de recherche : la biologie cellulaire, avec une orientation sur ce qui se passe sur les organismes avant la fécondation, et l’océanographie marine sous ses multiples aspects. Sa réputation est mondiale, en particulier sur les questions de l’acidification des océans ou sur celles des robots sous-marins et de l’acquisition automatiques de données sous tous les océans.
Une vigie des effets du réchauffement climatique
Avec des prélèvements dans la mer quasi quotidiens, l’Observatoire Océanologique rempli également une importante mission d’observation qui en fait une sorte de vigie des conséquences du réchauffement climatique sur le milieu marin. Pour son Directeur Gaby Gorsky, de nombreuses bactéries porteuses de maladies tropicales envahissent progressivement la Méditerranée et menacent à terme l’écosystème, même si celui-ci a une grande faculté d’adaptation comme le montre la résistance de la posidonie face à la caulerpa taxifolia, cette algue tueuse qui envahissait le littoral il y a quelques années. Mais comme la nature est sans doute plus résistante que l’homme, l’existence d’organismes comme le l’Observatoire Océanologique de Villefranche-sur-Mer est plus nécessaire que jamais pour mettre en évidence les dérives liées au comportement humain et jouer un rôle de lanceur d’alerte avant qu’il ne soit trop tard pour réagir.