Corinne Paolini, comment êtes vous venue à créer votre société pour laquelle vous venez d’être récompensée ?
C’est un long cheminement puisque ce prix vient honoré un deuxième parcours professionnel. Dans mon premier parcours, j’était journaliste en presse écrite pendant 12 ans et puis j’ai eu très envie de créer une collection d’ouvrages attachés au génie des lieux. Je sentais qu’il manquait quelque chose qui regroupe à la fois le patrimoine historique, artistique, culinaire, technologique et également mémorial d’un territoire. Donc, j’ai crée les Carnets d’inspiration avec ma société Encre d’Or Edition.
A quel territoire était consacré le premier Carnet d’inspiration ?
C’était sur Saint-Paul de Vence en hommage à ma famille puisque je suis née à Saint-Paul de Vence grâce à une lignée de grands parents piémontais qui ont passé le Col de Tende pour venir s’installer dans nos villages. Ce premier carnet a eu de très belles retombées en une saison, donc il a amené le second sur le Pays de Grasse avec les parfumeurs et les recettes de Jacques Chibois, puis un carnet sur le Mercantour, sur Nice, sur Lyon et bientôt sur la pays d’Antibes.
Que trouve-t-on dans ces carnets ?
Au fil des pages, on trouve ce que j’appelle des promenades affectives. Je vais à la recherche de la mémoire historique, littéraire et artistique. Pour Antibes, il y aura par exemple un témoignage de la fille de Picasso, Maya Picasso, un témoignage de la fille de Jacques Audiberti. Je vais chercher des témoignages sensibles et différents pour apporter un autre regard sur les territoires.
Il est difficile de se démarquer des guides traditionnels ?
Non car je voulais sortir du guide. C’est vraiment une autre façon d’aborder un territoire par le cœur et par la mémoire d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Ainsi, sur Sophia Antipolis où il y a un gros bassin de haute technologie, c’était captivant d’aller à la rencontre des gens qui sont en train de fabriquer le futur. Des personnes très sensibles au fait que ce soit aussi un territoire artistique. C’est intéressant de voir comment tout cela s’enchevêtre dans une belle complicité.
Pour financer ces carnets, vous avez recours à des partenaires ?
J’ai vite compris que la vente en librairie ne suffirait pas car nous sommes un petit éditeur. J’ai donc mis en place un système de cercles de souscripteurs en amont (collectivités et entreprises emblématiques du territoire) que j’associe dans une sorte de club. Ils sont embarqués dans l’aventure et pré commandent des ouvrages à leur logo. Ce volume de pré commandes finance la production du livre. Cela permet aussi de réunir les gens lors opérations de lancement.
Vous avez un autre projet différent en préparation ?
Ce sera mon premier livre Jeunesse qui s’appelle si Nice m’était « Comté ». Il s’adresse aux 9 -11 ans et tous les bénéfices des ventes en librairie reviendront à l’opération Pièces jaunes 2012. Bernadette Chirac, qui a complètement épousé cette aventure, signera d’ailleurs la postface du livre tandis que Max Gallo réalisera la préface.