C’était pour l’aéroport Nice Côte d’Azur une épée de Damoclès : déjà largement engagée et même presque terminée, l’extension du Terminal 2 allait-elle être remise en question ? La question avait été posée en 2019 et reposée en 2022 à travers un recours déposé par France Nature Environnement 06 (FNE 06) auprès de la cour administrative d’appel de Marseille. C’est ce recours, que la Cour administrative d’appel de Marseille a examiné début septembre avec un jugement rendu hier jeudi 18 septembre : le recours est rejeté et l’extension du terminal 2 de l’aéroport de Nice peut se poursuivre.
Saisie dès 2019, la justice avait d’abord exigé une étude d’impact complémentaire, jugeant insuffisante l’analyse initiale sur les conséquences environnementales et sanitaires. Cette nouvelle étude, assortie d’une enquête publique, a finalement été validée, permettant la délivrance d’un permis de construire modificatif et la régularisation du projet.
Le chantier, déjà bien avancé, prévoit la création de 25.000 m² supplémentaires pour six salles d’embarquement et une nouvelle zone d’enregistrement et de livraison des bagages, avec une mise en service prévue en 2026. L’aéroport, qui a accueilli un record de 14,8 millions de passagers en 2024, justifie ces travaux par la nécessité d’adapter ses infrastructures à la croissance du trafic, tout en assurant qu’ils n’augmenteront pas les capacités aéronautiques et pourraient même, à terme, réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce à de meilleurs taux de remplissage et à la performance accrue des avions.
Les associations environnementales restent farouchement opposées au projet, redoutant de 28.000 à 30.000 vols supplémentaires par an et une hausse de la pollution atmosphérique qu’elles estiment à 25%, soit quelque 400.000 tonnes de CO₂ émises en plus. Airy Chrétien, membre de l’AES 06, dénonce aussi une “victoire provisoire de l’affairisme” sur le blog du Collectif Citoyen 06 (“Une justice partiale et injuste”). Le 6 septembre, des militants avaient déjà organisé une cérémonie funéraire symbolique sur le littoral niçois pour alerter sur “la santé, l’environnement et le bien-être des habitants”.
Saluée par le maire de Nice, Christian Estrosi, cette décision judiciaire met fin, pour l’instant, à plusieurs années de bras de fer. Elle illustre la tension entre impératifs économiques – maintien du rôle stratégique de la plate-forme aéroportuaire – et enjeux écologiques. Si les travaux se poursuivent, la commission ayant validé l’étude d’impact recommande un suivi régulier des émissions de gaz à effet de serre et de la qualité de l’air afin de répondre aux inquiétudes environnementales toujours vives.