Eric Gilson, Grand Prix Inserm : vivre plus longtemps en bonne santé
Directeur de l’Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement qu'il a fondé à Nice et coordinateur scientifique du programme de recherche Inserm AgeMed, Eric Gilson a reçu le Grand Prix Inserm 2019 pour ses travaux qui contribuent à des avancées majeures en biologie du vieillissement.
Avec Eric Gilson, c'est un chercheur niçois qui nous aidera à vivre plus longtemps en bonne santé que l'Inserm a distingué en lui remettant la semaine dernière au Collège de France son Grand Prix 2019. Directeur de l’Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement qu'il a fondé à Nice et coordinateur scientifique du programme de recherche Inserm AgeMed, ses travaux contribuent à des avancées majeures en biologie du vieillissement. (Photo DR : Eric Gilson).
Lutter au niveau cellulaire contre le vieillissement et les maladies qu'il porte
Une approche qui devient de plus en plus essentielle alors que le nombre de personnes âgées est appelé à beaucoup augmenter. Car le vieillissement porte en lui beaucoup de maux : cancers, maladies cardiovasculaires, neurodégénératives, métaboliques, arthrose… La possibilité d'intervenir sur son processus directement au niveau des cellules, offre aussi de nouvelles perspectives de traitement de toutes ces maladies liées à l'âge.
C'est ce qu'a entrepris Éric Gilson. Il se passionne très tôt pour la "limite des connaissances" sur les chromosomes, souligne l'Inserm. Sa volonté de questionner les dogmes scientifiques va le conduire à jouer un rôle déterminant dans la compréhension du rôle des télomères, ces séquences répétées d’ADN situées à l’extrémité des chromosomes. On lui doit notamment, la découverte de leurs "capuchons" protéiques protecteurs qui contribuent à la stabilité des chromosomes.
En s'intéressant à de drôles de séquences répétées de l'ADN localisée à l'extrémité de nos chromosomes, les télomères, il en est venu tout naturellement à la biologie du vieillissement et du cancer. En effet, à chaque division cellulaire nos télomère raccourcissent. Et lorsqu'ils deviennent trop courts dans une cellule, celle-ci arrête de se diviser, contribuant au vieillissement de l'organisme. Les cellules tumorales parviennent quant à elles à déjouer ce programme, pour se multiplier à l'infini. Autant de processus à mieux comprendre.
Fondateur de l'Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement à Nice
Loin de se limiter à la recherche fondamentale, Éric Gilson a souhaité relier sa thématique de recherche à des problématiques plus générales liées à la biologie du vieillissement et du cancer. En 2012 à Nice, il a ainsi fondé l’Ircan (Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement) avec l’appui de l’Inserm, du CNRS et de l’université de Nice. À l’heure actuelle il dirige toujours cet institut qui fut l’un des premiers mondiaux à combiner cancer et vieillissement en une biologie commune et qui continue d’attirer des chercheurs d’excellence en France et à l’étranger.
Autre mission qu'il assure : il est le coordinateur scientifique du programme de recherche Inserm AgeMed (Aged Cells to Medical Applications),depuis son lancement en 2016. Ce programme regroupe des chercheurs de tous horizons pour étudier le processus de vieillissement dans sa globalité et aider les humains à vivre plus longtemps en bonne santé. Le Grand Prix que l'Inserm a remis à Eric Gilson vient souligner à la fois la qualité de sa recherche et cet engagement au service de la santé de tous.