
Alain Chabat était mardi soir à Nice pour présenter en avant-première son dernier film Sur la piste du Marsupilami qui sortira sur les écrans français le 4 avril. Un film qu’il a réalisé et dans lequel il joue le rôle d’un reporter en quête de scoop qui, en compagnie d’un guide local plein de ressources, interprété par Jamel Debbouze, va vivre une aventure trépidante au cœur de la Palombie où il devra affronter un botaniste diabolique, un dictateur au secret bien gardé, une tribu Paya et enfin révéler une nouvelle extraordinaire : le Marsupilami, animal mythique et facétieux, existe vraiment. Rencontre avec Alain Chabat pour évoquer ce film dont il a peaufiné le scénario durant des années.
Alain Chabat, votre relation avec le Marsupilami remonte à votre plus tendre enfance ?
Exactement. Depuis que je sais lire ou que je sais regarder des albums de coloriage. Enfant, je rêvais d’en avoir un vrai comme copain, surtout quand je me faisais taper dans la cour par un plus grand que moi. L’imaginais que je revenais à l’école le lendemain avec un Marsupilami qui lui aurait réglé son compte. Puis, plus tard, avant de tourner Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, je pensais déjà à adapter ce personnage au cinéma.
C’était compliqué, au cinéma, de rester fidèle à l’esprit de Franquin ?
C’était simple et funky, avec beaucoup de plaisir, mais aussi difficile, notamment de rendre le trait de Franquin qui est absolument génial, incroyablement simple et graphique, tout en étant très fouillé quand on regarde de près. Je voulais surtout restituer à l’écran les émotions que j’ai eues en lisant ces BD, notamment dans les couleurs et dans les différents niveaux de lecture. J’ai surtout essayé d’être fidèle à l’esprit et aux thèmes de Franquin.
Aujourd’hui, avec ce film, votre rêve d’enfant est réalisé ?
Oui, effectivement. Maintenant je suis dans cette deuxième phase qui est de pouvoir présenter le film au public et de voir sa réaction, ce qui est à la fois angoissant et très excitant. Je ne suis pas très crédible en disant çà, mais je trouve le film mortel. J’adore ce que font les comédiens qui défendent leurs personnages à 1 000% dans une histoire qui me plait, très fidèle à mes envies de départ : une comédie d’aventures, un spectacle le plus fun possible mais qui raconte des choses derrière. En plus, je ne pouvais pas rêver meilleur casting.
Sur ce film, vous avez modifié des scènes jusqu’au dernier moment. Cela n’a pas trop perturbé les comédiens ?
Cela dépend qui. Il y avait tout même un scénario j’espère assez solide et des personnages dont j’avais beaucoup parlé avec les comédiens. Mais, quand on se dit que ça serait peut être mieux d’essayer tel ou tel truc, cela vaut le coup de le tenter. J’aime bien créer dans la douleur et d’être libre de rater. Si la scène est pourrie, ce n’est pas grave, on ne la gardera pas au montage. Je monte plutôt celles qui me font marrer et où le timing est bon. Mais ces prises il faut les trouver.
Dans ce film, vous retrouvez Jamel avec qui vous aviez déjà tourné Astérix. Vous aviez très envie de ces retrouvailles ?
Jamel faisait partie de l’envie de départ puisque, depuis Astérix, on ne s’est jamais perdu de vue et qu’on est amis. On se voit pour rien si ce n’est pour dire des conneries, Mais on avait toujours envie de trouver un jour un film dans lequel l’on puisse former un tandem de comédiens. C’est pour cela qu’on fait ce duo dans le film.