Emploi à Sophia : l'effet désastreux de la pénurie immobilière
Alors que la croissance a été exceptionnelle en 1999, le rythme de progression sophipolitain a baissé de moitié : un solde de 1.000 emplois en 1999 contre 2.000 en 1997 et en 1998.
Beaucoup ont remarqué que Sophia Antipolis, cette année, n'a pas communiqué sur le nombre d'emplois créés l'an dernier. Pas de célébration pour les résultats de 1999. Tout juste parlait-on de la création de 5.000 emplois sur trois ans. Et pour cause. La création nette d'emplois avait été autour de 2.000 en 1997, de 2.000 en 1998 et de seulement 1.000 en 1999. Une année qui était celle du démarrage de la nouvelle économie, de l'explosion des start-ups et qui, logiquement aurait dû amener à une très sensible progression de l'emploi sophipolitain. La raison de ce ralentissement à contre tendance de la reprise économique : la pénurie immobilière qui s'est faite particulièrement sentir à partir de la mi-1999.21.535 emplois au 31 décembre 1999Les statistiques 1999 sont en effet sans appel. A la fin 1999, on comptait 21.535 emplois et 1.193 raisons sociales sur la technopole contre 20531 emplois et 1.164 raisons sociales en 1998. La croissance a donc été de 1.004 emplois (+ 4,9%) et de 29 raisons sociales (+2,5%). La SAEM (Société d'aménagement d'économie mixe) qui établit les bilans chaque année, a noté le départ de 186 entreprises (1.260 emplois). 'Ces départs ont été compensés par 223 nouvelles raisons sociales représentant 1.200 emplois,note Gérard Passera, directeur de la SAEM. La croissance de l'emploi est donc venu des entreprises déjà installées sur le site.Les gros départs se sont faits sur la zone de Saint-Bernard (Vallauris) qui a perdu trois à quatre cents emplois (Direct Mille, société de routage partie sur Carros, représente à elle seule 120 emplois). Autres 'pertes' enregistrées : la chute de FDM Pharma (120 emplois perdus au premier trimestre 1999), le départ de Dow Corning (60 personnes) et une importante restructuration chez Schneider Electric (ancien Télémécanique) avec 140 personnes parties lors d'un plan social.Projets de développement décalésPour Gérard Passera, la pénurie immobilière n'a pas empéché de nouvelles sociétés de s'implanter. 'Mais elle a freiné le mouvement. Les entreprises du parc qui sont les plus gros pourvoyeurs d'emplois ont décalé leurs projets de développement en fonction des disponibilités en locaux. En 1998, quand nous annoncions 2.000 emplois supplémentaires, cela voulait dire qu'il y avait eu 3.000 embauches car des des départs avaient été aussi enregistrés. En 1999, le problème est qu'il y a eu moins d'embauche.'Pourtant, les derniers recoins de Sophia ont été utilisés. Ainsi, le village d'entreprises, mal adapté, qui était resté vide pendant huit ans à l'entrée des Bouillides, a-t-il été loué à Trader.com qui a installé cinquante postes. Les grandes entreprises jouent les chaises musicales : Amadeus, Schneider, par exemple, essaient tant soit peu de regrouper des locaux parfois éclatés faute d'autres solutions. Certains cherchent pendant des mois comme Opt(e)way, qui vit entassé dans le centre d'affaires Vintas et voudrait déménager dans 7 à 800 m2. Des start-ups optent carrément pour d'autres solutions comme Respublica.fr qui a installé une quarantaine de personnes dans une grande villa mouginoise réaménagée.Même si des chantiers se sont ouverts (il faut le temps de construire), cette situation se prolongera encore pendant une bonne année. Ce qui risque de peser lourdement une nouvelle fois sur les chiffres 2000 de l'emploi sophipolitain.