Une nouvelle solution pour financer ses études supérieures : se faire sponsoriser par une entreprise. C'est en tout cas ce que propose Educangels qui s'affirme comme le pionnier français du parrainage des études par les entreprises.
Julien André et Nordine Merbouche, ses fondateurs, sont partis du constat que la course au financement des études supérieures relève plus que jamais du parcours d'obstacles entre les petits boulots parasitant le déroulement du cursus et les difficultés croissantes d'obtenir des bourses. Solution quasi unique actuellement pour poursuivre ses études si papa et maman n'ont pas les moyens de payer : le prêt bancaire. Il est en moyenne utilisé par 80.000 étudiants chaque année. Mais ce n'est pas une panacée car les études coûtent de plus en plus cher. Selon le site web de l'entreprise, "le budget moyen pour 3 ans d'études peut dépasser 20.000 euros par étudiant, en ne tenant compte que des frais de scolarité".
La société parisienne propose donc une nouvelle solution : faire financer les études par les entreprises. Elle demande ainsi aux entreprises de son réseau de "sponsoriser" un étudiant comme elles pourraient aider un sportif ou un artiste à réaliser son projet. Avec ici comme seul critère "le mérite". Le principe est simple : après avoir fini ses études, le diplômé, dûment sélectionné à l'entrée, reste dans l'entreprise (durée variable selon le prêt) et tous les mois un pourcentage de son salaire est affecté au remboursement. Lancement de l'opération avant l'été : Educangels, qui compte avoir fédéré une centaine d'entreprises d'ici fin 2002, organisera sa première sélection à partir du 1er juin 2002.
Si ce système semble avantageux pour les étudiants, puisqu'à la fois le remboursement est différé et qu'un emploi est assuré, la solution peut se révéler aussi judicieuse pour les entreprises. Elle leur permet d'abord de réaliser des économies en évitant les surenchères salariales, l'organisation de forums et séminaires dans les grandes écoles, un budget communication et RH conséquent, la publicité dans la presse, le sponsoring d'activités…
Mais cette formule répond aussi, notent les promoteur de l'opération, à un besoin de fidélisation des futurs cadres et d'anticipation des recrutements sur une période de trois à cinq ans. Une donnée qui pourrait s'avérer stratégique si l'on considère que d'ici à 2010 le nombre de postes à pouvoir sera en forte augmentation. La cause? Le départ en retraite de la génération "baby boom". L'Apec estime ainsi à 440 000 le nombre de postes à pourvoir sur la période 2002-2010 en France, postes qu'il va bien falloir remplacer !