Echo va-t-il devoir quitter Sophia Antipolis ?
Créateur d'un moteur de recherche, la start-up, qui avait été la première 'success story' sophipolitaine, ne trouve pas sur la technopole les 2.000 m2 nécessaires à son expansion.
Historiquement parlant, Echo restera comme l'un des pionniers du mouvement start-up en France. Sur Sophia Antipolis, c'est en tout cas la première des grandes success stories. En 1997, France Telecom, avait porté son choix sur cette jeune société fondée par Christophe Dupont auquel s'étaient joints Michel Bisac et Christophe Ruelle. L'opérateur télécom national avait alors commencé à entrer dans son capital. Il l'avait choisie pour développer son moteur de recherche et son portail 'Voilà'. Avec à la clé une fantastique clientèle pour le portail et des moyens financiers pour les développements informatiques.Cent personnes dans six moisAujourd'hui, en trois ans à peine, Echo a véritablement explosé : 85 employés dont 70 à Sophia Antipolis; 20 millions de francs de C.A. en 1999 et 40 millions en prévision sur 2000; 6 millions de pages Web lues quotidiennement à partir de la plate-forme informatique de Sophia Antipolis. Un très fort développement qui risque d'obliger Echo à quitter la technopole où il est né, faute de pouvoir y trouver les 2.000 m2 de locaux nécessaires à son expansion.Nous avons connu une croissance très rapide,explique Michel Bisac, le président du Directoire (Echo est devenu filiale de Wanadoo SA, la filiale Internet de France Telecom qui détient depuis avril 2000, 67% des parts de la start-up sophipolitaine). Actuellement, nous sommes à 70 personnes dans un local de 600 m2 du parc des Hautes Technologies dans la partie mouginoise du parc. Au début de 2001, il est prévu que le nombre d'employés sur le site azuréen atteigne la centaine. Nous recrutons actuellement une trentaine de personnes. En grande majorité des ingénieurs informatiques. Aussi, depuis plus de six mois, nous cherchons à louer un local d'un minimum de 2.000 m2, en prévision de ces développements.'Immobilier : le casse têteUne tâche évidemment pas facile sur Sophia, même pour une entreprise comme Echo adossée un grand groupe comme France Télécom. Au village d'entreprises de Green Side, sur la ZAC Saint Philippe, il n'y avait rien de disponible avant un peu plus de deux ans. Cisco System, Lucent technologies, Bouygues et autres avaient tout retenu. Un bâtiment en construction, au dessus d'Amadeus, leur a été soufflé. Tout comme les locaux laissés vacants par Dow Corning, le géant des silicones, qui a quitté Sophia en décembre 1999. Les 4.500 m2, construits sur 7 hectares de terrain, avaient été achetés par Jean-Luc Nahon et sa société ISD net (Cable and wireless maintenant).Autre solution caressée : France Telecom, au début de l'été, avait pensé mettre sa filiale Echo dans le bâtiment de Theseus (1.700 m2 utiles). La CCI, fort heureusement pour l'Institut Theseus et son prestigieux MBA, a décidé de louer les locaux pour neuf ans, même si ceux-ci leur étaient proposés au prix fort : un loyer annuel de 2 millions de francs hors taxes. 'Nous souhaiterions évidemment rester sur Sophia Antipolis,note Michel Bisac. Mais nous sommes obligés d'étudier d'autres solutions d'implantation : Nice-la plaine (nos collaborateurs ne sont guère favorables à cet emplacement), Cannes-la Bocca.Un ballon d'oxygène avec l'AgoraUn ballon d'oxygène pour l'instant à été apporté : France Telecom a laissé à Echo des bureaux de 500 m2 au premier étage de l'Agora à Sophia. S'y installent actuellement toute l'équipe du moteur de recherche ainsi que les activités liées à Xtens (moteur de recherche sur Intranet) et E-stat (mesure d'audience des sites Web). Ces deux dernières activités viennent d'être filialisées au sein d'une nouvelle société, Affluens, qui bénéficie de la licence d'exploitation.Mais l'Agora elle même est en vente. Et Echo, qui devrait de plus bénéficier à fond de l'expansion de Wanadoo, sera de toute façon obligé de trouver une solution plus pérenne d'ici un ou deux ans. Sera-t-il alors contraint de quitter Sophia ?