Echo Interactive : la paix est signée
Wanadoo a rachèté à Christophe Dupont, l'un des trois fondateurs de la start-up sophipolitaine, les 33% du capital qui lui manquait. Ce qui met fin à deux années de guérilla juridique.
La paix vient d'être signée dans la guérilla juridique qui était menée depuis deux ans autour d'Echo, la première succès story sophipolitaine. Christophe Dupont, qui détenait encore 33% de cette start-up rachetée en 1998 par France Télécom, a cédé lundi 5 février sa participation à Wanadoo. La filiale Internet de France Télécom devient, par conséquent, actionnaire à 100% d'Echo. Dans un communiqué, Christophe Dupont fait un rappel des événements qui se sont succédés. Côté Wanadoo, il est simplement annoncé que l'accord trouvé respecte les intérêts de chacune des parties et que toutes les procédures qui avaient été engagées de part et d'autres sont désormais annulées.Une séparation houleuseC'est que depuis deux ans les procédures foisonnaient. Christophe Dupont, qui avait lancé Echo en septembre 1996 pour exploiter le moteur de recherche francophone, avait été rejoint dans la société par Michel Bisac et Christophe Ruelle en avril 1997. Un an plus tard, une opposition sur la stratégie à suivre jetait la brouille entre les associés qui avaient si bien réussi : fallait-il vendre à France Télécom qui était entré dans Echo en 1997 par le biais de son fonds de capital risque Innovacom (il avait pris 10%)? Christophe Dupont souhaitait pousser la société au Nasdaq; Michel Bisac et Christophe Ruelle pensait qu'un moteur de recherche francophone ne pourrait se développer qu'adossé à un grand groupe de télécommunications qui l'utiliserait.Les deux autres fondateurs acceptèrent donc que France Télécom Multimédia prenne une participation de 24% (ce qui portait la part du groupe à 34%). Le divorce fut aussi prononcé et la rupture houleuse. Christophe Dupont quitta Echo en juillet 1998 pour créer Respublica.fr. Mais la bagarre se déplaça sur le terrain juridique autour de la paternité du moteur de recherche et des logiciels (e-Stat, mesure d'audience des sites et eXtense, outil d'indexation des pages d'un site) qui avaient fait le succès d'Echo.France Télécom réclamait 150 millions de francsUne trentaine de procédures au total ont été engagées, certaines très lourdes avec parfois des perquisitions à la clé, comme l'action intentée par France Telecom qui réclamait 150 millions de francs à Respublica pour le motif avancé par le groupe, que les logiciels de Respublica auraient été développés chez Echo. Ces actions en justice sont donc désormais enterrées par le rachat total des parts de la société (entre temps Wanadoo avait racheté la totalité du capital que détenaient les deux autres fondateurs).A combien se sont négociés les 33% restants? Aucun chiffre n'a été fourni de part et d'autre mais les analystes estiment que l'on devait être un peu au dessus de 30 millions de francs. Il est vrai qu'aujourd'hui Echo Interactive, installé à Sophia Antipolis avec 80 personnes, est le pilier de Wanadoo. La start-up devenue grande sert quelque 18 millions de pages par jour, assure non seulement le plateau technique du portail Voilà, mais aussi celui de Wanadoo.fr. Et dispose encore de belles possibilités de progression.