Dossier choc "Intermed" : "200.000 sympathisants de Daesh en France"
200.000 sympathisants de l'EI ! C'est le chiffre inquiétant que donne Patrick Amoyel, psychanalyste et fondateur de l'association "Entr'autres" à Nice dans le dossier "Attentats" que publie le mensuel du Club de la Presse Méditerranée Alpes-Maritimes. Autre chiffre avancé par celui que certains appellent Mr Dhjiad : 250 informations préoccupantes et une soixantaine de départs pour les seules Alpes-Maritimes.
"200.000 sympathisants de Daesh en France" : c'est l'un des chiffres chocs que donne Patrick Amoyel, psychanalyste et fondateur de l'association "Entr'autres" à Nice, dans le dossier "Attentats" d'"Intermed", l'édition de décembre du mensuel du Club de la Presse Méditerranée Alpes-Maritimes. Dans son éditorial, Paul Barelli, le président du Club, rappelle que dès novembre 2014, l'association avait initié une réflexion sur le rôle des médias dans la couverture des faits liés au terrorisme. Elle a notamment participé à l'organisation de six colloques universitaires à Nice destinés à décrypter les départs et les retours du djihad et à mieux appréhender les phénomènes de radicalisation islamiste. Un accent, hélas prémonitoire, mis sur les dangers du djihadisme en France.
C'est dans cette ligne d'action que Patrick Amoyel a cherché à mieux cerner, au-delà des chiffres officiels, l’ampleur du phénomène Daech en France. Dans l'interview qu'"Intermed" lui consacre, ce psychanalyste, spécialisé dans l’étude des phénomènes de radicalisation islamiste, s'explique sur les chiffres qu'il donne. "Le pouvoir a minoré les faits, d’abord convaincu que l’on pouvait se contenter d’un traitement social de la question. Et ensuite car il craignait de créer des amalgames avec les musulmans en général et d’affoler les populations sur une radicalisation islamique qui est désormais d’une très grande ampleur.
"Je souligne, d’après plusieurs sources des services de renseignement, qu’en France deux cent mille personnes sont des sympathisants de Daech. Ils sont favorables à l’idée d’un vaste état islamique. Il convient de relativiser en termes absolus. Ces sympathisants ne représenteraient que 2,5 % des musulmans de France. Il existe un vrai danger d’amalgame entre un islam tranquille pacifié et apolitique peu soucieux de la conquête politique et un islam conquérant, guerrier, lequel est ultra-minoritaire."
Cette question de la radicalisation concerne cependant particulièrement les Alpes-Maritimes. Là également Patrick Amoyel avance des chiffres. "Les Alpes-Maritimes sont, suivant les critères, le premier ou le deuxième département en termes de radicalisation. On relève 250 informations préoccupantes et une soixantaine de départs."
Quant à l'influence des réseaux sociaux dans la radicalisation, le psychanalyste reste très sceptique. "L’essentiel du recrutement s’est toujours fait par une fréquentation ; non pas dans les mosquées, mais autour : salles de prières clandestines, à la sortie des lycées, club de sport, de foot, de boxe… Dans ce cas-là Internet est un facilitateur de communication. Prétendre qu’on se radicalise en trois semaines en regardant les vidéos sur Internet n’a aucun sens."
Que faire contre la radicalisation? Pour Patrick Amoyel, une seule chose. "Tout d’abord repérer les individus qui sont en début de processus de radicalisation. C’est sur eux qu’il est possible d’agir véritablement. Il faut former toutes les premières lignes : les policiers, gendarmes, professeurs, éducateurs de rue. Cela va prendre de nombreuses années."
- Lire la totalité de l'interview d'Intermed (Pdf) : "ATTENTATS : Les révélations de Patrick Amoyel, psychanalyste, sur l’implantation de Daech en France"