Digital Société Forum : ce que l'IA peut apporter à la santé
Que peut apporter l'Intelligence artificielle dans le domaine de la santé et dans quelles conditions ? C'était le thème d'un récent atelier du Digital Society Forum organisé à Sophia Antipolis dans la Maison de l'Intelligence Artificielle. Thierry Taboy en était l'un des animateurs avec Denys Fontaine, neurochirurgien au CHU de Nice et Nozha Boujemaa, Chief Science and Innovation Officer, Median Technologies. Pour ce représentant d'Orange, coordinateur de l’observatoire du collectif ImpactAI, ces ateliers ont donné une occasion de dégager quelques données fondamentales à une acceptation de l'IA dans le domaine de la santé : la confiance, l'éthique, et l'inclusion dans cette révolution des "exclus du numérique" d'aujourd'hui.
"L'impact fort de l'IA a émergé du rapport Villani et a ouvert la réflexion autour de l'IA et de l'éthique", explique Thierry Taboy. "C'est cette nécessité d'éthique et de confiance qui s'est trouvée au cœur des ateliers auxquels participaient aussi de nombreux étudiants. Les participants ont été particulièrement sensibles aux risques de déshumanisation du parcours de soins si l'IA devenait trop omniprésente. Pour eux, le contact avec le médecin reste essentiel".
"Ils reconnaissent à l'IA ce qu'elle peut apporter dans une amélioration du diagnostic grâce à la quantité de données qu'elle peut brasser instantanément. Aussi il est nécessaire de former les jeunes médecins à ces technologies. Mais les résultats doivent être quant à eux donnés par un humain. C'est le seul moyen d'avoir une IA explicable et qui puisse être acceptée. Dans ces conditions l'IA peut apporter une aide précieuse sur l'ensemble de la chaîne de santé."
"Il a été question par exemple des radiologues qui ne sont pas appelés à disparaître mais qui se serviront de l'IA pour enrichir considérablement la précision et la rapidité de leurs diagnostics. L'IA va faire gagner également du temps au médecin, un temps qu'il pourra consacrer au renforcement de la relation humaine avec ses patients. Ces ateliers auront aussi permis un échange avec des participants qui n'étaient pas des spécialistes de l'IA, d'avoir un langage commun avec eux et de casser le mythe d'une IA trop forte, inaccessible et destructrice d'humanité."