Déchets urbains : la crise s'aggrave
Aucune solution en vue à court terme dans le problème du stockage et du traitement des 400.000 tonnes de déchets urbains que le département garde sur les bras.
Que faire des déchets urbains des Alpes-Maritimes ? Ce n'est certes pas là un problème que l'on pourrait appeler "sexy". Mais il ne s'en pose pas moins crûment et avec acuité. La fermeture il y a quelques mois du site de La Glacière, la seule solution de stockage actuelle pour l'ouest du département, avait eu pour conséquence, un blocage sur les chantiers du bâtiment et des travaux publics (où mettre les gravats ?) et avait contraint les communes à monter dans l'urgence de très coûteuses solutions de remplacement.Le problème ? Sur un million de tonnes de déchets "produits" en une année, 400.000 tonnes restent sur les bras du département. Faute de solution de stockage ou d'élimination. La situation n'est pas nouvelle. La sonnette d'alarme est tirée depuis des années et le psychodrame juridique de la Glacière se joue depuis plus d'un an avec une succession de décisions d'ouverture et de fermeture du site. Réunis hier, mardi 5 juin, au palais des congrès de Juan-Les-Pins pour une journée de réflexion, les représentants des associations environnementales et de l'administration, préfet des Alpes-Maritimes en tête, ont dû convenir que loin d'être réglée, la crise des déchets urbains ne faisait que s'aggraver.Chacun n'en campe pas moins sur ses positions. Les associations de protection de l'environnement restent opposées à l'utilisation du site de La Glacière. Le Var et les Bouches-du-Rhône, à l'orée de l'été, ne veulent plus des déchets des Alpes-Maritimes, ce qui condamne les solutions de remplacement trouvées jusqu'à présent. Chacune des communes préfère voir chez les autres les infrastructures de stockage ou de traitement des déchets. Et les solutions ne se profilent qu'en flou et de toute façon uniquement dans le moyen ou long terme : jouer l'intercommunalité, créer des complexes de valorisation et d'activité autour des déchets à l'image de l'éco-site programmé à Gardanne.De bonnes idées certes. Mais que va-t-on faire de nos déchets cet été ? La journée n'a apporté aucune réponse. Le département continuera donc à être balloté au gré des procès et des décisions de justice en faveur ou en défaveur de l'ouverture de La Glacière. Jusqu'à quand ?