Dario Dell Antonia : l'atout croisières de Monaco
'La digue semi flottante de 352 mètres de long nous permettra d'accueillir des paquebots de luxe de taille moyenne dès juillet 2001', annonce le directeur du Tourisme de la Principauté.
Cannes et Nice, avec le renouveau des paquebots, parlent depuis des années d'un développement du tourisme de croisières. Mais c'est finalement Monaco qui, avec les grands travaux lancés pour l'agrandissement de son port, concrétisera le premier.La décision de la compagnie Festival (Azur, Bolero, Flamenco et le dernier né, le Mistral pour une capacité totale de 3.600 couchettes) de faire partir ses croisières de Monaco représente une bonne nouvelle pour l'activité maritime de la Principauté. D'un trafic de 56.000 passagers aujourd'hui elle passera à près de 100.000 en 2001. Mais, de plus, Festival Croisières, une jeune compagnie à vocation européenne, a décidé d'installer son siège social dans la Principauté et d'y baser le siège d'une compagnie charter qui assurera le pré-acheminement de ses croisièristes via l'aéroport de Nice-Côte d'Azur. Une implantation qui pourrait en appeler d'autres alors que les compagnies américaines cherchent à se positionner de plus en plus sur la Méditerranée.Quelles sont les ambitions de Monaco dans ce domaine ? Explications de Dario Dell Antonia, directeur du tourisme de la principauté.Monaco a-t-il décidé de miser sur le tourisme de croisières ? Dario Dell Antonia :'Monaco, d'abord, a toujours eu, par tradition, une activité maritime. Onasis y avait sa société, Niarchos y possédait un immeuble. En ce qui concerne la croisière, les Sea Goodess de la Cunard ont des départs de Monaco depuis dix ans, comme les Silversea cruise l'ont depuis quelques années.En revanche, jusqu'à présent, les infrastructures portuaires ne se prêtaient pas bien aux accostages. La future digue flottante qui mesurera 352 mètres de longueur a d'abord été conçue pour protéger le plan d'eau. Mais elle permettra aussi les escales. Une gare maritime doit d'ailleurs être construite avec un parking de 450 places logé à l'intérieur de la digue semi-flottante. Il sera ainsi possible d'accueillir en même temps deux bateaux de 170 mètres.Notre vocation n'en changera pas pour autant. Il ne s'agira pas de recevoir des méga paquebots, mais des unités de luxe de taille moyenne. D'autre part, l'intérêt d'avoir des têtes de ligne, c'est que, avant ou après la croisière, les passagers passent souvent une ou plusieurs nuits sur place.'A quelle stade en est la construction de la digue semi-flottante ? Dario Dell Antonia :'Ce qui a demandé le plus de temps, ce sont les études. Un brevet a d'ailleurs été déposé par l'ingénieur qui a conçu la digue et les essais en laboratoire ont montré que la houle, à l'intérieur du plan d'eau, était réduite de 85%. Les financements ont été trouvés et la première partie des travaux va commencer avec la construction des caissons immergés qui sera entreprise à La Seyne.La digue flottante, elle, sera construite à partir du début de l'année prochaine à Algésiras, en Espagne. Tandis que, sur le port de Monaco, sera aménagée une plate-forme de 10.000 m2. L'ensemble des travaux devrait être terminé à la fin du printemps 2001 et les premières escales des paquebots de Festival seront programmées pour juillet 2001.'Le quartier du port sera-t-il réaménagé ? Dario Dell Antonia :'La nouvelle digue semi-flottante va permettre surtout de doubler le nombre de bateaux de plaisance abrité par le port et sécuriser le plan d'eau. D'autre part, il est prévu un aménagement général de la partie du port qui se trouve du côté de 'Stars and Bars'. Ce sera ainsi un point d'attraction supplémentaire qui sera créé. Des cafés vont s'ouvrir. D'ici deux ans, comme il sera possible aussi d'y admirer des bateaux magnifiques, ce quartier deviendra un nouveau centre d'animation pour la Principauté.Avec les autres grands travaux en cours, comme l'aménagement de la gare souterraine (elle sera ouverte fin novembre) et la construction du Grimaldi Forum, un espace pour les congrès et la culture qui sera opérationnel en septembre 2000, Monaco s'est donné les moyens d'entrer dans le troisième millénaire.'