Trois des danseurs de Alvin Ailey II dans « Révélations » (DR photo Eduardo Patino)
Décidément la danse fait recette à Cannes. Après le succès la semaine dernière de l’Akram Khan Company et sa Vertical Road, le spectacle donné demain par la troupe Alvin Ailey II affiche complet malgré sa programmation dans la salle du Grand Auditorium du Palais des Festivals. Il faut dire que Alvin Ailey II, créée en 1974, soit bien avant la disparition en 1989 du célèbre danseur et chorégraphe afro-américain, est devenue au fil des ans l’une des compagnies les plus populaires des Etats-Unis et est en train de devenir presque aussi mythique que son créateur. Composée de 12 des plus exceptionnels jeunes danseurs de toutes les couleurs issus de l’Ailey School, la troupe Alvin Ailey II porte en elle les gènes inimitables de son fondateur. Une filiation qui donne vie sur scène à des performances marquées au sceau de la virtuosité du mouvement et d’un esthétisme à la vitalité enthousiaste.
Révélations, la pièce emblématique d’Alvin Ailey
La compagnie présentera d’ailleurs à Cannes Révélations, la pièce emblématique d’Alvin Ailey créée en 1960, 3 ans avant le discours de Martin Luther King marqué par son célèbre « I have a dream ». Elle porte en elle toutes les références à l’identité afro-américaine fondatrices de l’œuvre du chorégraphe. Dansée sur des négro spirituals comme une magnifique ode à la liberté, elle témoigne aussi de la puissance physique, de l’énergie et du sens théâtral qui ont profondément marqué sa danse. Débordant d’enthousiasme et d’énergie, les danseurs d’Alvin Ailey II n’hésitent pas également à se confronter aux créations de chorégraphes actuels. Ainsi, avant d’interpréter Révélations, ils danseront aussi Shards et Rusty. Le ballet Shards de Donald Byrd est une œuvre habilement conçue qui témoigne d’une chorégraphie complexe et éclectique. Le Rusty de Benoit-Swan Pouffer est conçu pour les rythmes du compositeur Mikael Karlsson. Cette œuvre contemporaine, qui présente neuf artistes aux mouvements éthérés qui dansent en symbiose, décrit l’expérience de ces jeunes, les difficultés auxquelles ils sont confrontés et les relations qu’ils construisent en tant qu’artistes. Des artistes puissants, musicaux, lyriques et abandonnés au bonheur de danser comme s'il s'agissait d'une transe. De quoi ravivez les regrets de ceux qui n’ont pas réservé leurs places pour ce spectacle.
Alvin Ailey II – Grand Auditorium du Palais des Festivals – Cannes. Vendredi 23 novembre à 20h30.