Daniel P. Kahn : un cabinet d'avocats NTIC à Sophia
Cabinet international d'avocats d'affaires spécialisé dans les nouvelles technologies, Kahn et associé implante une antenne au CICA. Son fondateur, avocat entre autres de Yahoo ! en explique les raisons.
Si son implantation ne pèse peut-être pas lourd en terme d'emploi (une personne pour le moment) en revanche, en terme de notoriété, elle n'en tient pas moins d'un événement pour Sophia Antipolis : le cabinet Kahn et associés vient d'ouvrir une antenne au CICA (Centre international de communication avancée). Il s'agit de la seule implantation française de ce cabinet international d'avocats d'affaires spécialisé dans les nouvelles technologies (62 personnes dont 40 avocats). Un cabinet dont la renommée dépasse les frontières françaises. La semaine dernière, ainsi, il a reçu à Londres l'award de l' 'European Technology Law Firm of the Year' dans le cadre de l'e-commerce Forum organisé par l'European Technology Forum. Un trophée obtenu devant un autre cabinet international, Bird & Bird and Osborne Clarke.Sur place, l'implantation sophipolitaine sera dirigée par Fabrice Perbost, un des avocats du cabinet. Mais pour l'ouverture, Daniel P. Kahn est venu présenter et expliquer sa présence sur la technopole lors de Sophia Start-up puis d'un petit-déjeuner au CICA. Associé fondateur du cabinet, avocat par ailleurs de Yahoo, il a notamment cherché, en s'installant hors Paris, à jouer les prestations de proximité.Sophianet.com : comment en êtes-vous venu à cette spécialisation sur les nouvelles techonologies ? Daniel P. Kahn :J'ai 'focusé' sur le secteur des technologies depuis le début, c'est à dire à l'ouverture du cabinet en 1988. Auparavant, déjà, j'avais travaillé pour des clients technologiques. J'ai donc suivi en 1988. Au début, on m'a pris un peu pour un fou. Ouvrir un cabinet spécialisé dans les nouvelles technologies ! Le pari ne s'est pourtant pas révélé idiot. J'ai connu Steve Jobs en travaillant pour Next et c'est grâce à Next que je me suis mis très tôt sur Internet. Ce secteur des NTIC s'est beaucoup développé et nous a permis de grandir. Nous avons désormais un gros bureau à Paris, un point à Sophia et des correspondants à l'étranger.Sophianet.com : pourquoi avoir choisi plus particulièrement Sophia Antipolis ? Daniel P. Kahn :J'avais rencontré le sénateur Laffitte il y a quelques années qui m'avait alors parlé de la technopole. D'autre part, le cabinet y a déjà un certain nombre de clients. Il existe un grand nombre de projets intéressants sur la technopole et dans la région. On y trouve des centres de recherche, des compétences et des projets. Localement, il y a un besoin. Mais les gens internationaux focalisés sur les nouvelles technologies et qui pratiquent le droit des affaires ne courent pas les rues.En ce qui nous concerne, globalement, nous avons quatre types de clients : les grands groupes internationaux, les fonds d'investissement (les venture capitalistes), les entreprises du e-commerce côtées en bourse, et les start-up.Sophianet.com : quelle est votre 'politique' plus particulièrement en matière de start-up ? Daniel P. Kahn :Je ne crois pas à l'échange de services contre une participation. Quand nous prenons une participation dans une start-up, nous la payons. Nous l'avons déjà fait dans une douzaine de cas. Mais en revanche, la start-up va payer nos services. C'est une relation beaucoup plus claire. Notre prestation peut alors aller de la fourniture de services ponctuels à un accompagnement.Sophianet.com : les conseils que vous donnez aux créateurs de start-up ? Daniel P. Kahn :Nous pensons qu'il y a de la place pour les start-up. Mais il faut être extrèmement sélectif. Regarder s'il y a une chance de lever de l'argent. Il n'y a pas de projet possible sans levée de fonds. Au début, surtout, il s'agit de bien constituer sa société. Et si on veut se développer vite, il vaut mieux créer une S.A. dès le départ. Pas une SARL.Le premier conseil, c'est donc de consulter un spécialiste dès le début. C'est lui qui aidera à la création de la société, à la rédaction des contrats de travail qu'il s'agit de bien ficeler, à la définition de la relation employeur-associés, à la répartition des tâches entre les associés. Il y a un minimum de choses à structurer ne serait-ce que pour établir un minimum de règles dans le pacte d'actionnaires qui lie les fondateurs.'