Croissance française : pas de divine suprise au second semestre
Selon l'Insee, la croissance sera moins dynamique au second semestre. Dans sa note d'octobre l'Institut table sur un ralentissement sur les six derniers mois 2004 avec un taux annuel qui s'élèverait à 2,4% contre 2,6% prévu par le gouvernement.
"La reprise européenne en attente d’un second souffle" : c'est le titre que donne l'Insee à son point de conjoncture d'octobre 2004. Pour l'Institut, la divine surprise du premier semestre 2004 avec une croissance plus forte en France que ce qui pouvait être espéré, cette bonne surprise risque de ne pas se reproduire au second semestre. "La France a enregistré une croissance supérieure à la moyenne de la zone (de l’ordre de 3% en rythme annualisé) grâce à une consommation des ménages particulièrement vigoureuse, notamment en produits manufacturés, accompagnée d’une accélération de la reprise des investissements", écrit l'Insee."À la rentrée, l’environnement international de la zone euro apparaît un peu moins dynamique. L’économie américaine revient vers des rythmes de croissance de l’ordre de 3%. Les perspectives de l’économie chinoise sont moins brillantes. L’ensemble des pays industrialisés subissent l'effet négatif persistant d’un cours élevé du pétrole". En France, la consommation des ménages a ralenti depuis l'été. "Avec un maintien sur un rythme de 4% de l’investissement des entreprises, mais un investissement des ménages en logement moins vigoureux, la croissance en France reviendrait au second semestre sur un rythme de 0,5 à 0,6% par trimestre. Elle serait ainsi de 2,4% en 2004 (en données corrigées des jours ouvrables). Il en résulterait une légère augmentation de l’emploi salarié marchand. Avec d’importants retraits d’activité, le taux de chômage s’infléchirait en fin d’année (9,8% en décembre)". Reste l'inconnu de l'évolution des prix du pétrole. S'ils continuent de s'envoler, la croissance ralentira un peu plus; s'ils baissent, l'Europe et donc la France retrouveraient leur deuxième souffle.Le taux de 2,4% qu'avance aujourd'hui l'Insee, se trouve en retrait sur les prévisions gouvernementales qui s'accordaient sur un 2,6%, ou même 2,7%. Un petit détail devrait cependant sauver ces espoirs, comme le note le quotidien Les Echos. "Le nombre élevé de jours ouvrables cette année (255, contre 252 l'an dernier) devrait toutefois réconcilier tout le monde : dans les comptes nationaux, non corrigés des jours ouvrables, la croissance de 2,4 % devrait se muer en 2,6 %." De quoi satisfaire tout le monde...