Comment cela a pu être possible ? Comment un avion s’est retrouvé en atterrissage sur la piste de décollage d’où s'apprêtait à partir un autre avion ? Le Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) a mené son enquête. Il a publié, le 22 octobre, un rapport de 23 pages sur la collision évitée de justesse entre deux avions à l’aéroport Nice-Côte d’Azur le 21 septembre dernier. Ce soir-là, un Airbus A320 de la compagnie tunisienne Nouvelair, en phase d’atterrissage, s’est approché dangereusement d’un autre A320 d’EasyJet, prêt à décoller sur la piste Sud. Le premier appareil a remis les gaz à seulement trois mètres du sol, évitant de peu une catastrophe. L’incident a été qualifié de “grave” par le BEA et une enquête judiciaire a été ouverte pour mise en danger de la vie d’autrui. (Photo DR : les deux pistes de l'aéroport avec la piste sud pour le décollage et la piste nord pour l'atterrissage).
Selon le rapport, les enregistrements radio montrent que la tour de contrôle a confirmé à plusieurs reprises au pilote de Nouvelair l’autorisation d’atterrir sur la piste 4L (Nord), alors que l’appareil se dirigeait en réalité vers la piste 4R (Sud). Le BEA évoque l’hypothèse d’une erreur de piste, aggravée par des conditions météorologiques perturbées entre Cannes et Antibes. Si le document n’apporte pas encore de conclusions définitives, les enquêteurs annoncent poursuivre leurs analyses sur les actions des équipages et des contrôleurs aériens, ainsi que sur d’éventuels antécédents de confusion de pistes à Nice.
Suite à cet incident, même s’il a été assuré que le renforcement des effectifs des contrôleurs aériens était prévue de “longue date”, Philippe Tabarot, ministre des Transports, a annoncé lundi matin l’arrivée de nouveaux contrôleurs aériens supplémentaires. “Une trentaine, trente-cinq”, selon Le Figaro. Ces aiguilleurs du ciel seront répartis au cours des trois prochaines années “à la région mais à Nice en particulier car le trafic a augmenté et les infrastructures sont plus importantes”. Ce qui devrait permettre d'améliorer la sécurité et de traiter également le problème de retards de vols qui, sur l'aéroport de Nice Côte d'Azur, s’est aggravé ces derniers mois.