Côte d'Azur : la "Nouvelle Ligne Ferroviaire" de la dernière chance
Exit la LGV des Métropoles du Sud. Trop cher. Trop controversé. Mais un espoir s'est fait jour début janvier avec un projet de Nouvelle Ligne Ferroviaire qui se ferait par tronçons et, au-delà de la vitesse, jouerait aussi les transports régionaux et le fret. Une dernière chance de désenclavement de la Côte d'Azur soutenue par les élus et par la CCI Nice Côte d'Azur qui commence mardi 22 janvier une grande campagne de mobilisation des socioprofessionnels.
La première phase de la NLF (Nouvelle Ligne Ferroviaire) avec un tronçon entre Nice Aéroport et Le Muy assorti de trois nouvelles gares, ainsi que la traversée de Marseille en tunnel avec une gare à quatre voies à quai sous Saint-Charles et une 4ème voie dans la vallée de l'Huveaune.
C'est la carte de la dernière chance qui se joue en ce début d'année pour le désenclavement ferroviaire de la Côte d'Azur. Certes, exit la seule grande vitesse. Le projet de LGV des Métropoles du Sud est bel et bien enterré en raison de son coût vertigineux (environ 15 milliards d'euros) et des vives oppositions qu'il a suscitées dans le Var. En revanche, une nouvelle fenêtre a été ouverte en fin d'année dernière sur un projet en plusieurs phases. Désormais, on ne parle plus de LGV mais de "nouvelle ligne ferroviaire".
La "commission mobilité 21" rendra ses décisions en avril
Ce revirement est parti l'été 2012. Suite aux restrictions budgétaires, tous les grands projets de transports (autoroutiers, ferroviaires, portuaires et fluviaux), ont alors été passés en revue. La LGV Paca faisait évidemment partie du lot. Il a alors été décidé qu'un arbitrage serait confié à une "commission mobilité 21". A elle d'examiner les dossiers en ce début d'année et de rendre ses décisions en avril. Ce qui, laisse ainsi un peu de temps pour la Paca d'argumenter un projet différent qui puisse à la fois être finançable et qui soit soutenu par l'ensemble des partenaires. En clair, il faut que la Paca montre qu'elle désire vraiment cette nouvelle ligne ferroviaire.
Dans ce contexte, le 9 janvier dernier, le Copil, "comité de pilotage" qui rassemble autour du préfet de région les élus des collectivités partenaires, s'est accordé sur un projet qui serait réalisé par tronçons et qui ne s'attacherait pas uniquement à la vitesse mais porterait une attention plus grande aux transports régionaux et au fret.
Un projet en trois phases
La première phase viserait à l'amélioration des infrastructures autour de Marseille et à partir de Nice, pour un coût de 7,4 milliards d'euros. Côté Nice, la nouvelle voie partirait de l'aéroport et sa gare multimodale pour arriver au Muy et comporterait trois nouvelles gares. Côté Marseille, il s'agirait de réaliser la gare souterraine de Saint-Charles et poursuivre dans la vallée de l'Huveaune. Cette nouvelle ligne servirait également aux TER qui pourraient circuler jusqu'à 200 km/h. Elle permettrait de raccourcir le temps du trajet Marseille-Nice de 40 mn et mettrait ainsi Marseille à moins d'une heure de Nice. Une seconde phase (3,6 milliards d'euros) prolongerait la ligne de la vallée de l'Huveaune à Toulon, dont la capacité de la gare serait augmentée. La troisième et dernière phase, assurerait le bouclage entre Toulon et l'Est du Var.
Applaudissements à l'est et à l'ouest de la Paca. Dans les Alpes-Maritimes, Christian Estrosi s'est réjoui non seulement du consensus qui s'était dégagé, mais aussi d'avoir d'abord obtenu la confirmation de la poursuite des études qu'il avait demandées pour la mise au gabarit du tracé Nice Aéroport-Vintimille afin de se raccorder à la LGV italienne. Reste maintenant à faire que cet accord ne débouche pas sur une énième déception.
Mobilisation des socioprofessionnels mardi 22 janvier
C'est pourquoi la CCI Nice Côte d'Azur notamment, a décidé de mobiliser les socioprofessionnels sur le thème "Nouvelle ligne ferroviaire : si on prenait un nouveau départ ?". La chambre a ainsi lancé un grand rassemblement en gare de St Augustin mardi 22 janvier à 9h45. Tous les participants venus des gares de Cannes, Antibes, Grasse, Nice Centre et Menton s'y retrouveront. Syndicats professionnels, chefs d’entreprises, membres élus de la CCI prendront ensuite à pied la direction de l’Aéroport Nice Côte d’Azur pour un échange sur la Nouvelle Ligne Ferroviaire (NLF), "seule solution efficace et durable aux problèmes de déplacements et d’enclavement".
Un point sera alors fait à 11 heures autour du constat, des perspectives, de la solution à trouver pour "plus de sécurité, plus de compétitivité, moins de stress, moins de pollution" avec projection d’un film de fiction. Une nouvelle mobilisation qui s'amorce pour ne pas manquer la dernière chance.