Coronavirus : la Côte se prépare à affronter une épidémie désormais à sa porte
S'il est un département qui suit de très près l'évolution de l'épidémie de coronavirus dans le nord de l'Italie, c'est bien celui des Alpes-Maritimes. Par le train ou la voiture, ce sont chaque jour des dizaines de milliers de personnes qui franchissent la frontière ou travaillent dans la Principauté. La Côte s'inquiète aussi de la propagation rapide du coronavirus en Lombardie et Vénétie. En quatre jours à peine, l'Italie du Nord est passée à 220 cas d'infection et a enregistré aujourd'hui un septième décès. Ce qui fait de notre voisin italien le pays le plus touché en Europe par l'épidémie et le troisième dans le monde après la Chine et la Corée du Sud. Une explosion du virus à notre porte.
Aussi, les deux cas suspects enregistrés à Nice et traités à L'Archet 2 ont provoqué un début de psychose. Ils se sont révélés heureusement négatifs, mais ont fait l'effet d'une sérieuse mise en garde. La Côte d'Azur aussi a commencé à se préparer. C'était l'objectif d'une réunion cet après-midi qui a rassemblé autour de Bernard Gonzalez, préfet des Alpes-Maritimes, des élus ainsi que des représentants de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et du Centre Hospitalier Universitaire de Nice (CHU).
Ce qu'il en est ressorti ? D'abord la mise en place d'un comité de suivi quotidien ainsi que d'une liaison avec les autorités italiennes et monégasques. Une Principauté qui est ellle aussi en alerte avec, cet après-midi, une femme présentant des symptômes d'infection au coronavirus qui a été prise en charge et hospitalisée au Centre Hospitalier Princesse-Grace. Autre mesure : l'ARS a désigné le CHU comme référent avec mise à disposition d'un infectiologue 24h sur 24 en lien avec le SAMU pour analyser les cas suspects.
En revanche, pour l'instant, il n'est pas question de contrôles aux frontières ainsi que certains élus l'avaient demandé. Trop difficile à mettre en place et à assurer. Les grands événements en cours (Carnaval de Nice et Fête du Citron à Menton) sont maintenus et, toujours à ce stade, aucun mesure particulière n'a semblé nécessaire. A l'Etat d'indiquer cependant les mesures à prendre en fonction de l'évolution de la situation.
Quant à Christian Estrosi, le maire de Nice, il a demandé aux autorités de l’Etat que le CHU de Nice puisse disposer dans les plus brefs délais des moyens nécessaires à la détection et à la prise en charge des patients. Il a également souhaité qu’une communication plus forte à l’égard de la population y compris aux points de transit (aéroport, frontière...) soit effectuée.