Comment débloquer la situation
Si des personnalités pionnières ont joué un rôle décisif dans le lancement de Sophia, l'avenir de la technopole ne se fera pas contre les sophipolitains et contre les réseaux qu'ils ont créés.La définition d'une nouvelle vision stratégique et prospective pour Sophia Antipolis doit se faire en mobilisant la communauté des entrepreneurs et des chercheurs prêts à s'impliquer dans l'avenir de la technopole.Se mettre à l'écoute des entrepreneurs et chercheursDifférentes méthodes existent pour faire s'exprimer la communauté technopolitaine sur une stratégie prospective comportant une vision à long terme et des projets concrets pour le court et moyen terme. A partir de cette matière, le comité stratégique sera à même de retenir les propositions qui réuniront les intérêts de la communauté sophipolitaine et ceux des institutions partenaires de Sophia.Dans le cadre de cette réflexion devront apparaître, et seront validés, les modalités opérationnelles d'une méthode d'animation correspondant aux souhaits des entreprises. Sur ce point, comme nous l'avons déjà signalé; les attentes ne concernent ni la charte, ni les structures, mais la nature des compétences mobilisables pour accompagner le développement de projets coopératifs et l'efficacité des méthodes employées.Une nouvelle approche de l'animationNous ne pensons pas que la stratégie actuelle de la DPCT soit un jour couronnée de succès ; le temps ne lui permettra pas de trouver ses marques, car ses méthodes d'intervention n'ont pas créé les conditions d'une confiance. Il est donc nécessaire de réorienter son action dans les plus brefs délais. Deux solutions s'offrent au comité stratégique de Sophia.a) Une utilisation des compétences en ressources humaines de la DPCT soumise à un management et un pilotage stratégique garantissant une neutralité d'intervention, un réel travail partenarial et l'application de méthodes d'animation adaptées au contexte. Toutefois, cette évolution peut-elle se faire dans le cadre consulaire ?b) La mise en œuvre d'une animation indépendante de toutes les institutions qui interviennent à partir d'un cahier des charges défini par les entreprises et les chercheurs. Cette fonction pourrait être ancrée dans une association dont la présidence serait confiée à un entrepreneur ou un scientifique d'autorité et ayant l'expérience de ce type de contexte. Le risque d'avoir une structure de plus serait atténué par le fait que cette structure serait pilotée par les entreprises en partenariat avec toutes les institutions publiques et parapubliques concernées par le développement de Sophia. Elle pourrait être rattachée au SYMISA à la condition que son indépendance de fonctionnement soit assurée.Un signe fort de l'EtatL'Etat a été l'initiateur du plan de relance de Sophia. Aujourd'hui, la situation semble bloquée et le pessimisme envahit nombre d'entreprises ; elles désespèrent d'avoir un environnement institutionnel qui prenne véritablement en compte leurs besoins de développement.L'Etat ne peut se satisfaire de cette situation de sous-exploitation de Sophia Antipolis au moment où chacun prend conscience de l'importance de l'innovation dans la création d'emplois et dans la compétitivité économique sur le plan mondial. Sophia Antipolis est, encore plus qu'hier, un outil stratégique national et européen dans ce nouveau contexte.Par contre l'Etat ne peut plus intervenir comme par le passé et ses récents messages - en particulier ceux du dernier CIAT - n'ont pas été compris localement. Il a cependant, s'il le souhaite, les moyens de faire respecter certaines orientations, certains principes et d'imposer les conditions qui vont permettre au système de fonctionner et au développement endogène de véritablement démarrer à Sophia. On attend de l'Etat :- Qu'il intervienne pour que la relance soit pilotée sur des bases efficaces.- Qu'il favorise la mise en place d'une structure partenariale pérenne susceptible d'évoluer en fonction des besoins et permettant de favoriser une mutualisation des retombées et des contributions des partenaires.- Qu'il fasse respecter des règles du jeu entre les acteurs à partir d'une répartition des missions entre des équipes clairement identifiées et hautement professionnelles ; en termes de promotion de Sophia, d'aménagement et d'entretien du site et, surtout d'animation. Mais les deux conditions suivantes sont essentielles :- Que la cohérence de l'ensemble soit définie en fonction de ce qu'attendent les entreprises et non d'après ce que les institutions imaginent que les entreprises attendent.- Que l'efficacité de la coopération soit assurée par la qualité des relations entre les responsables des différentes missions. S'il souhaite que la SYMISA soit un lieu d'articulation stratégique, il est impératif que ces missions aient une autonomie de fonctionnement leur permettant de définir leurs modalités de coopération en fonction des projets.- Qu'il accompagne une structuration du milieu des entreprises en favorisant les projets coopératifs sur des objectifs ambitieux.- Qu'il crée les conditions d'un dialogue technique entre les deux méthodes de PACA de manière à ce concurrence et coopération coexistent.