"Cluster MICE" : doper le Tourisme d'Affaires de la Grande Côte d'Azur
Comment faire gagner de nouveaux contrats à la destination Côte d'Azur ? C'est la question à laquelle devra répondre le nouveau "Cluster MICE" (Meetings, incentives, conferencing, exhibitions) lancé à Cannes par David Lisnard, président du CRT et les professionnels de la Grande Côte d'Azur jusqu'à Saint-Tropez. Avec un objectif concret : dépasser le cap des 2 millions de séjours professionnels en 2020 (1,8 millions aujourd'hui).
Au vu des grands congrès et salons qui ponctuent l'année sur la Côte d'Azur ce n'est pas forcément sensible, mais la Côte d'Azur a perdu du terrain dans le domaine du tourisme d'affaires. Suite au choc de la crise financière 2007-2008, la part du Tourisme d’Affaires dans la fréquentation touristique globale azuréenne a baissé. Inutile de le cacher. Ce sont notamment tous les événements d'entreprises et les séminaires professionnels dans les grands hôtels qui ont chuté. Aujourd'hui la part des séjours à motif professionnel s’élève à 16% du total des séjours Côte d’Azur, soit 4% pour le segment MICE (Meetings, incentives, conferencing, exhibitions) et 12% pour les autres séjours Affaires, tandis que la destination accueille plus de 1,8 million de séjours professionnels sur l’année.
C'est sur ce segment, à "haute valeur ajouté" pour le tourisme azuréen (les congressistes dépensent 230€ par jour en moyenne, les autres professionnels 160€, soit beaucoup plus que les touristes de loisir) que se positionne l'opération Cluster MICE. En tant que président du CRT Côte d'Azur, David Lisnard l'a lancée lundi au palais des festivals de Cannes avec des professionnels des Alpes-Maritimes et du Var, représentant la Grande Côte d'Azur jusqu'à Saint-Tropez. Au total, pour cette réunion de lancement, était réunie une trentaine de décideurs privés et publics représentant des villes, des palais des congrès, des porteurs hôteliers, des Destinations Management Companies (voir ci-dessus la photo @Traverso).
Quatre groupes de travail lancés
Ce n'est certes pas la première fois que la Côte d'Azur lance une initiative pour doper son tourisme d'affaires. Ainsi, en 2006, un Convention Bureau avait été ouvert à Nice. Sans concrètement de résultats probants cependant. Cette fois, il s'agit de monter d'une façon très pragmatique un outil piloté par les professionnels, outil qui ne demande pas la création d'une nouvelle structure et ne génère pas de dépenses. Spécifique aux Alpes-Maritimes et au Var, coordonné et animé par le CRT Côte d'Azur, le Cluster MICE, dans un premier temps jouera le rôle d'un "think tank", un laboratoire d'idées permettant d'avoir une bonne vision pour engager l'action.
Quatre groupes de travail s'appuyant sur la synergie des compétences et l'engagement bénévole ont été ainsi mis en place pour faire gagner de nouveaux contrats à la destination. Un ensemble qui devra être en ordre de marche à l'hiver 2016. Chaque groupe, piloté par un ou plusieurs professionnels, travaille sur un thème différent :
- Positionnement de la Marque Côte d'Azur pour le Tourisme d'Affaires animé par Stéphane Filone, B. Network
- Incubateur d'événements futurs et Club des Ambassadeurs animé par Denis Zanon, Directeur de l'Office du Tourisme et des Congrès Nice Côte d'Azur et Pierre-Louis Roucariès, Directeur du Palais des Congrès de Mandelieu-la-Napoule)
- Soutien de la Côte d'Azur aux candidatures des villes animé par Michel Tschann, Président du Syndicat des Hôteliers Nice Côte d'Azur.
- Attractivité de la Côte d'Azur en terme d'incentives animé par Richard Sanchis, Ekypage
Congrès internationaux : faire entrer la grande Côte d'Azur dans le Top 10 mondial
Le premier objectif pour David Lisnard, c'est de faire en sorte que la Destination Côte d'Azur puisse jouer collectif afin d'affirmer son leadership sur le marché du Tourisme d'Affaires international. Son constat est le suivant. "La contribution des 1,8 millions de séjours professionnels accueillis chaque année génère une dépense totale de 1,2 milliards d'euros. Le tourisme d'affaires, est un secteur essentiel au développement touristique de la Côte d'Azur, qui dispose d'atouts et d'un savoir-faire incontestable avec 10 Palais des Congrès de Menton à Toulon, dont trois (Cannes, Nice et Monaco) disposant d'auditoriums de plus de 1800 sièges, 500 salles de réunions en hôtels, ainsi que plus de 30 lieux événementiels".
Pour le maire de Cannes et président du CRT, "chaque ville, prise individuellement est un acteur reconnu du secteur, mais ne dispose pas de la taille critique nécessaire à une forte visibilité internationale. Or, avec 854 établissements et 73 726 lits hôteliers, la Côte d'Azur propose une capacité hôtelière se situant à l'échelle des grands pôles du tourisme d'affaires européens, comme Vienne avec 439 établissements et 67 000 lits (deuxième ville de Congrès mondiale)."
"Nos villes sont complémentaires et non en concurrence. Par une approche commerciale collaborative originale, sans générer de dépense de fonctionnement supplémentaire, je suis convaincu que nous pourrons accueillir ensemble en 2020, 200.000 séjours professionnels supplémentaires pour dépasser le cap des 2 millions de séjours, et faire entrer la Grande Côte d'Azur dans le Top 10 mondial des destinations accueillant le plus de Congrès internationaux." Le pari est pris.