Forums du partenariat, réunions de travail mensuels, création d'un site multimédia : le directeur du Centre International de Communication Avancée à Sophia compte jouer les start-up.
Quelle sera la nouvelle orientation du CICA de Sophia Antipolis (Centre international de communication avancée) ? La question était posée depuis le 1er décembre 2000, date de la reprise de la gestion du bâtiment vedette de Sophia Antipolis par la société Carillion Services (le CICA appartient au Conseil général qui avait lancé un appel d'offres pour cette reprise).
La réponse a été donnée mercredi 21 février dans la matinée par Jean-Louis Geiger, le directeur du CICA. Ancien président fondateur de la Route des Hautes Technologies, spécialiste du high tech régional, Jean-Louis Geiger, s'est donné un peu de temps pour prendre contact avec les entreprises du Centre (plus de cinquante entités dont une majorité de start-up) et pour élaborer un programme d'animation.
- Sophianet.com : quelle est la 'philosophie' de votre projet ?
Jean-Louis Geiger :Je constate qu'au CICA, la répartition se fait entre des implantations de grandes entreprises (Hitachi, Oracle, Cegetel, Volkswagen, Sema Group, etc) et des start-up. Avec une proportion grosso modo d'un tiers de grandes enseignes et deux-tiers de start-up. L'idée est donc d'un côté de favoriser le cas échéant, des partenariats avec ces grands groupes ou d'autres venant de l'extérieur. Et de l'autre, d'amener ces start-up dans un courant d'activité en les aidant à monter des opérations promotionnelles.
- Sophianet.com : concrétement, comment se décline votre programme d'animation en faveur des start-up ?
Jean-Louis Geiger :L'animation tourne autour de deux axes. Le premier : l'organisation des réunions mensuelles de travail sur les questions de management avec un ou plusieurs intervenants extérieurs. La première réunion aura lieu le 12 mars au CICA, de 9 heures à 10h30, autour du plus grand spécialiste européen de l'e-business. Le 12 avril, la seconde réunion portera sur le coaching avec cinq 'coachs' qui parleront des problèmes de direction, de projet, de ressources humaines de communication et de profil personnel.
Le second axe tient dans l'organisation de deux 'forum du partenariat' annuels. Les start-up ont toutes comme projet soit de trouver des partenaires, soit d'obtenir du capital risque. Avec chaque fois un risque : un partenaire industriel dormant si l'affaire ne marche pas trop et quelque fois trop pressant si au contraire elle marche bien. L'idée ici est de trouver à la fois un partenaire industriel et un capital risqueur, de les faire entrer en même temps, ce qui permet un meilleur équilibre.
- Sophianet.com : Votre politique d'animation se résume-t-elle à cela ?
Jean-Louis Geiger :Non. Elle comporte deux autres volets. Le second volet tient dans un rapprochement des start-up à la commande publique. Je m'explique. Un des mauvais exemples a été donné par Provence Promotion qui a financé un système multimédia qui, finalement, a été réalisé par des entreprises parisiennes. Un bon exemple pour moi serait le projet mené par trois départements (06, 05 et 04). Ils se sont regroupés et ont négocié ensemble avec GlobalCast, la filiale de France Telecom, pour réaliser une opération expérimentale d'Internet rapide par satellite pour la zone de montagne (une zone qui ne peut pas être couverte par l'ADSL ou par la fibre optique).
Douze terminaux expérimentaux (quatre dans chaque département) seront installés non seulement pour recevoir des données par satellite mais aussi pour envoyer des données à haut débit. Nous en sommes actuellement au choix d'implantation de ces terminaux. Plusieurs entreprises du CICA (Castify Networks, VSP, Alcyonis) participent à la démarche et apportent leur expertise. C'est le sens dans lequel nous souhaitons travailler.
Le troisième volet, c'est l'international. Il s'agit de s'organiser pour que les start-up du CICA puissent bénéficier du flux de délégations économiques étrangères qui circulent sur la technopole. Le CICA peut également devenir un véhicule permettant d'amener ses start-up sur l'international. Dans ce but, nous allons proposer avec la Fondation Sophia Antipolis, la création d'un Forum sur la société méditerranéenne de l'information qui réunirait une fois par an au CICA deux cents leaders d'opinion des dix-huit pays riverains de la Méditerranée.
- Sophianet.com : Comment comptez-vous parvenir à réaliser ce programme ?
Jean-Louis Geiger :Nous allons mettre en place plusieurs 'outils'. D'abord un site Internet institutionnel du CICA qui est en cours de construction. Ensuite une lettre d'information par mail qui devrait être lancée en partenariat avec Nice Matin. Puis un grand système multimédia à la réflexion duquel une vingtaine de start-up se sont déjà associées. Ce site sera à la fois une vitrine du CICA, une vitrine des start-up du centre et un outil de mesure de l'auditoire WebTV.
Ce projet de site multimédia permettrait de donner un vrai contenu coopératif du CICA. Il montrerait que le centre n'apporte pas seulement des bâtiments et des fluides, mais qu'il permet de dégager de véritables synergies entre ceux qui y travaillent.'