CICA de Sophia : retour à la case départ
La commission du Conseil général a déclaré l'appel d'offres irrecevable. La belle machine à start-up, qui risque de se retrouver sans gestionnaire le 1er juillet, se demande comment la situation va évoluer...
Qui remportera l'appel d'offres pour l'une des plus belles pépinières d'entreprises de toute l'Europe ? C'était la question qui se posait en début de semaine dernière. Et qui ne se pose plus pour l'instant alors que la commission spécialisée du Conseil général a déclaré l'appel d'offres irrecevable, arguant du fait que Nice-Matin avait, dans un article, dévoilé le nom des postulants.Les dossiers n'ont donc pas été ouverts et aucune déclaration n'a encore été faite sur la suite des opérations. Un nouvel appel d'offres lancé ? Une reprise du CICA en régie ? Une prolongation de l'actuel gestionnaire délégué, Cicom Organisation, le temps de finaliser un nouvel appel d'offres ? Des interrogations qui sont d'autant plus pressantes que, normalement, suivant le calendrier, le nouveau gestionnaire du CICA devrait entrer en fonction le 1er juillet prochain. Dans moins de deux mois...Une belle empoignadePropriété du Conseil général des Alpes-Maritimes, le CICA (Centre International de Communication Avancée), donnait lieu depuis quelques mois à une belle empoignade entre une dizaine de postulants, adossés pour la plupart à de grands opérateurs de télécommunications (France Telecom, Cegetel, Bouygues et MCI World Com notamment). Il s'agissait de savoir à qui allait être attribuée la délégation de services public permettant de gérer, pendant sept ans (contre cinq auparavant) la pépinière d'entreprises. Deux lots avaient été séparés : l'un visant à la gestion technique, l'autre à l'animation, un candidat pouvant postuler sur un ou deux lots.Une dizaine de dossiers avaient été déposés en janvier. Mais une pré-sélection en avait retenu quatre : Cicom Organisation, qui avait repris la gestion du CICA en 1995 et avait contribué au succès actuel d'un bâtiment alors déserté; Dalkia, filiale de Vivendi, derrière laquelle se trouvent Cegetel et Monaco Telecom; la SAEM-SACA, la société d'aménagement d'économie Mixte qui gère le parc de Sophia Antipolis. Le quatrième candidat, Suez-Lyonnaise des Eaux, ne postulait que pour le lot technique. A l'heure de rendre les 'copies', le 26 avril dernier, un des quatre candidats devait s'effacer : la SAEM-SACA, qui réunissait quelques partenaires sérieux (Caisse des Dépôts et Consignations, France Telecom, Price Waterhouse, l'Edhec, Lenny Spanberg Organisation, etc) mais dont la participation à l'appel d'offres avait été contestée dans la technopole.Trois candidats en dernière ligneRestait donc en lice trois groupes : Cicom Organisation avec, derrière lui Gaz de France (actionnaire principal via son pôle services Cofathec), Ernst & Young Entrepreneurs, Isdnet, fournisseur d'accès Internet, filiale de Cables and Wireless; Dalkia avec Cegetel et Monaco Telecom; Suez-Lyonnaise des Eaux, pour le seul lot technique, déjà candidat en 1995 par une filiale, et qui postulait via Elyo, pôle énergie du groupe. En fait, les mêmes qu'en 1995, Cicom organisation, le petit Poucet au milieu de ces deux mastodontes, l'ayant alors emporté.Autant dire qu'à l'heure de la remise des dossiers, la technopole bruissait de rumeurs, chacun des candidats s'estimant le mieux placé. Tout le monde attendait aussi le résultat de l'appel d'offres prévu pour la fin mai. Mais aujourd'hui, plus personne ne sait comment les choses vont tourner. La belle pouponnière d'entreprises, qui est l'un des éléments moteurs du phénomène start-up azuréen, est inquiète. Elle ne peut que s'interroger : qui va la diriger le 1er juillet prochain ? C'est-à-dire demain...