CHU de Nice : la voie à un dépistage précoce du cancer du poumon!

C'est le cancer le plus terrible, le plus ravageur. En France, le cancer du poumon est bien de loin le plus meurtrier des cancers chez l'homme (21.326 morts en 2012 devant le cancer colorectal et ses 9.275 morts) et le second chez la femme (8.623 morts, après le cancer du sein et ses 11.886 morts en 2012). Il faut avoir ces chiffres en tête et savoir que, plus le cancer du poumon est diagnostiqué à un stade avancé moins tout espoir de guérison est possible, pour apprécier la découverte de l'équipe du professeur Hofman à Nice et ses développements actuels.

Une avancée exceptionnelle de la médecine prédictive

En novembre 2014, nouvelle qui avait fait le tour du monde, le professeur Hofman avait annoncé que le dépistage du cancer du poumon pouvait être fait, très en amont, à partir d'un "simple" test sanguin. En réussissant à détecter les cellules "sentinelles" diffusées dans le sang depuis les premières étapes de formation des tumeurs, les chercheurs du CHU et de l'Inserm avaient pu détecter, chez des sujets à risque, un cancer du poumon bien avant qu'il ne soit visible au scanner. Il s'agissait là d'une avancée exceptionnelle de la médecine prédictive, personnalisée et non invasive.

Le test avait permis en effet de détecter la présence de cellules circulantes sur 3% d'un échantillon de personnes à risque (fumeurs souffrant de bronchopathie chronique obstructive). Sa pertinence s'était trouvée vite confirmée : un nodule tumoral était apparu dans les mois suivants chez ces patients. Ayant pu être opérés à un stade précoce, ils sont aujourd'hui considérés comme étant en rémission. Cette découverte constituait aussi un formidable premier pas. Mais, pour importante qu’elle était, elle faisait cependant état de résultats préliminaires, obtenus dans un seul centre, résultats qui doivent maintenant être validés prospectivement et à grande échelle.

Trois ans d'étude sur une cohorte de 600 personnes

C'est cette étape qui a été franchie hier avec l'annonce au CHU de Nice du lancement du Projet AIR de dépistage précoce du cancer du poumon par scanner thoracique associé à la recherche de cellules tumorales circulantes. Il s'agit d'une étude nationale destinée à évaluer l’intérêt d’associer la recherche de cellules tumorales circulantes (CTC) dans une "simple" prise de sang et le scanner du poumon pour le dépistage du cancer du poumon. En pratique, comme dans l’étude du NLSC, un scanner du poumon à faible dose de rayons sera réalisé trois années de suite et sera à chaque fois accompagné d’une prise de sang destinée à la recherche de CTC.

L’étude, qui portera sur 600 personnes à risque, a reçu l’approbation des autorités de santé (CPP et ANSM). Elle débutera dans les Alpes Maritimes fin 2015 et sera étendue à 14 autres centres français début 2016. Le début d'un chemin encore long mais nécessaire. Les résultats définitifs seront publiés en 2019 et, s'ils sont positifs, il faudra quelques années de plus pour que le test soit mis en fonction.

• Renseignements sur le site: www.projet-air.org.
• Lire sur WebTimeMedias.com : "Première mondiale à Nice : le cancer du poumon diagnostiqué des années avant d'être "visible"