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Christine Lagarde au Ceram Sophia : la mondialisation comme une chance

Christine Lagarde au Ceram Sophia : la mondialisation comme une chance

Après avoir visité l'entreprise ASK à Sophia Antipolis, Christine Lagarde, responsable du commerce extérieur français, est venue exprimer au Ceram Sophia une approche très pragmatique de la globalisation des échanges.

"Pour moi, un ministre du commerce extérieur doit avoir les mains « dans le cambouis », c’est-à-dire être sur le terrain des marchés extérieurs, pas derrière son bureau au ministère", a souligné d’emblée Christine Lagarde, qui a longtemps pratiqué le monde de l’entreprise avant de prendre la responsabilité du commerce extérieur au sein du gouvernement. Une vision du "métier" qui lui donne une approche très pragmatique de la globalisation des échanges, vision qu’elle est venue exprimer à l’invitation du Ceram Sophia hier lundi, après avoir visité l’entreprise ASK à Sophia Antipolis.

 

"30.000 emplois par an sont gagnés en France par l’effet de la mondialisation"

 

"Aujourd’hui, les Français sont plutôt frileux face à la mondialisation. 38 % la considère comme une menace, pas une opportunité. Une crainte qui démarque notre pays des autres, notamment au sein de l’espace européen. Pourtant -paradoxalement- c’est un sentiment que les Français partagent avec les Américains, eux aussi très méfiants à l’égard de la mondialisation", précise Christine Lagarde.

 

"C’est assez surprenant. Parce que nous sommes très bien placés pour l’accueil de capitaux étrangers : le monde aime la France et les investissements nous placent en 2006 devant… la Chine, qui était devant nous en 2005. Dans notre pays, 1 salarié sur 7 travaille pour une entreprise à capitaux étrangers. Ensuite, parce que les investissements étrangers directs permettent de générer 30.000 emplois nouveaux chaque année. Soit 2 fois plus que les 15.000 emplois que nous perdons à cause des délocalisations, effet pervers de la même mondialisation."

 

"Reste que ces emplois perdus sont généralement plus médiatiques que ceux gagnés ! On perçoit souvent les inconvénients de la mondialisation avant ses bienfaits, c’est clair. C’est pourquoi il est important de faire mieux connaître les effets positifs de la globalisation des échanges à l’échelle de la planète. De ce point de vue, les pays qui gagnent sur le marché mondial sont ceux qui anticipent".

 

"Une mondialisation responsable, c’est possible"

 

Ces effets positifs, quels sont-ils ? "Déjà, d’avoir augmenté fortement les échanges et d’avoir permis de réduire la pauvreté dans bon nombre de pays, dont l’économie était restée à l’écart des grands flux. Certes, tout le monde n’a pas réussi, su ou voulu prendre le train en marche. Du coup, la mondialisation a aussi augmenté les inégalités, c’est le cas par exemple pour l’Afrique sub-saharienne", explique la ministre du commerce extérieur.

 

"La mondialisation est un principe basé sur le libéralisme des échanges : cela n’empêche pas l’existence de règles acceptées communément. Le problème, ce n’est pas de renforcer davantage ces règles, mais bien de s’assurer leur application. Nous devons réussir à évoluer vers une mondialisation « loyale ». Pour avoir aussi une mondialisation « responsable », nous devons consommer de façon responsable. Tout le monde -c’est le cas de le dire !- est concerné : les états, les entreprises, mais aussi vous et moi, les consommateurs. Pour cela, l’information est la clé : traçabilité des produits, de leur « éthique » de production, etc. En ce sens, on voit bien que développement durable et mondialisation sont liés".

 

Un observatoire des pratiques de la mondialisation

 

Enfin, à l’issue de son intervention, Christine Lagarde a plaidé pour la mise en place d’un observatoire indépendant des pratiques de la mondialisation : "Celui-ci pourrait être créé par le réseau des grandes écoles de commerce en Europe. Ce regard indépendant de toute influence économique ou politique serait précieux pour faire évoluer la mondialisation dans le bon sens. Et je note que, fort de son profil particulièrement orienté vers l’international, le Ceram ferait figure de leader dans un tel projet".

 

Un message reçu 5 sur 5 par le Président de la CCI, le directeur et les enseignants du Ceram, ainsi que les très nombreux étudiants présents dans le grand amphi pour cette conférence de haut niveau.

 

 

 

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