Choc à Sophia : Galderma annonce 400 suppressions de postes!
Coup de tonnerre sur la technopole : Galderma, leader européen en dermatologie, a annoncé hier son intention de supprimer quelque 400 postes sur les 550 de son centre R&D de Sophia Antipolis. Raison avancée : le groupe suisse, depuis 2014 propriété de Nestlé, change de stratégie et veut passer de la dermatologie "topique" (application de crèmes sur la peau) aux nouvelles technologies biologiques et synthétiques avec injections et traitements par voie orale.
Comme cela le fut pour Texas Instruments en 2012, puis pour Intel en 2016, c'est de nouveau une des belles enseignes étrangères de la technopole qui, brutalement, annonce son retrait, suite à des décisions d'actionnaires prises loin de la Côte d'Azur. Galderma Sophia, le grand centre mondial de Recherche et Développement en dermatologie a vu ainsi son avenir instantanément s'assombrir au début de la semaine. Le groupe suisse, dont Nestlé a pris contrôle total après avoir racheté en 2012 les 50% de parts de L'Oreal, est venu ainsi lundi annoncer au CE de Sophia Antipolis le changement de sa stratégie d'innovation. Un changement qui avait pour conséquence la suppression de 300 postes sur les 550 du site sophipolitain par des départs "volontaires", tandis que 100 autres postes seraient transférés dans un autre centre de R&D (le lieu n'a pas été donné) qui correspondrait à la nouvelle stratégie et aux nouvelles recherches.
L'activité du site de Sophia maintenu seulement sur une année
C'est ce plan, impactant de plein fouet le site de Sophia, qui a été présenté hier à l'ensemble des salariés du site. Pour Sébastien Cros, directeur de la communication de Galderma, seul à pouvoir communiquer sur le dossier au nom du groupe, la décision a été prise par le conseil d'administration suite à un profond changement de stratégie d'innovation engagée en plein depuis le début de l'année. "Hier, aussi, nous avons annoncé aux salariés l'ouverture d'un nouveau centre d'innovation qu'une centaine de salariés de Sophia sont appelés à rejoindre. Le site de Sophia a été dédié à la dermatologie "topique" (des produits qui s'administrent sur la peau). Notre stratégie aujourd'hui s'est réorientée sur les technologies biologiques et synthétiques avec des traitements par injection ou par voie orale. Pour ce type de recherches, nous devons être installés à proximité d'un environnement hospitalo-universitaire approprié. Ce dont Sophia ne dispose pas. D'où la nécessité d'un nouveau site".
Ce changement de stratégie impacte donc de plein fouet le site de R&D de Sophia. "Nous allons lancer un plan de départ volontaires et avons estimé que 300 personnes pourraient être concernées par ce plan", poursuit Sébastien Cros. Et de tempérer ce retrait (c'est son rôle). "Nous continuons de croire dans l'expertise du centre R&D de Sophia en ce qui concerne les médicaments "topiques". Nous nous sommes engagés aussi à maintenir l'activité sur une année et nous étudions activement des solutions pour la suite."
Un coup dur pour l'emploi et pour la filière santé azuréenne
Reste que ce retrait est un coup dur pour la technopole et pour la filière santé azuréenne. Galderma en était un pilier. Lancée en 1981 par l'Oréal et Nestlé sur le créneau de la recherche en dermatologie, la société était auparavant implantée sur Sophia à travers l'ancien CIRD (Centre International de Recherche Dermatologique). Mais c'est en 2001 qu'elle avait pris un nouvel essor avec la création d'un centre mondial de dermatologie sur la ZAC du Funel, côte Biot de la technopole.
Un centre ouvert en 2006 et qui, en 2014, avait envisagé une nouvelle extension. Il avait alors été finalisé l'achat d'un terrain de 19.000m2 en bordure du site actuel pour la construction de 4.300 m2 de laboratoires supplémentaires qui viendraient s'agouter 20.000m2 déjà construits. Cette extension, depuis, n'a toujours pas été réalisée et ne le sera pas maintenant, tout au moins à l'enseigne Galderma.
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Lire l'article paru le 6 octobre 2017 : Galderma Sophia : des salariés sous le choc et dans l'incertitude