Carnage de la Prom' : la Côte d'Azur groggy

La Côte d'Azur s'est réveillée groggy. Presqu'incrédule devant l'horreur de l'attentat qui s'est déroulé hier soir à Nice sur la célèbre Prom' alors que quelques dizaines de milliers de personnes rentraient après avoir assisté au feu d'artifice du 14 juillet. Un carnage. Dans sa course meurtrière de 2 km sur une Prom alors piétonnisée, le camion frigorifique  du terroriste, un 19 tonnes zigzagant entre la voirie et le trottoir pour faucher un maximum de monde, a tué au moins 84 personnes et en a blessé plus de deux cents dont une cinquantaine se trouvent en urgence absolue et 25 en réanimation selon le dernier bilan en fin d'après-midi du procureur François Moulin.

Les sujets d'interrogation

Depuis ce matin, les circonstances de l'attentat tournent en boucle sur les chaînes de télévision françaises et la nouvelle s'est répandue dans les médias du monde entier tandis qu'affluent de toutes parts les messages de condoléances et d'hommages aux victimes. Après Paris le 13 novembre dernier et auparavant Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, c'est un nouvel assassinat de masse qui frappe la France à travers Nice, la ville la plus visitée après Paris, et la République, avec le choix symbolique d'un 14 juillet traditionnellement ensoleillé.

Les développements de cette tragique affaire, la venue à Nice à midi du Président de la République et du Premier ministre, sont largement couverts par les médias. La personnalité de l'auteur, les complicités éventuelles, le fait qu'il ait pu pénétrer sur la Promenade des Anglais fermée à la circulation et qu'il ait parcouru 2 km avant d'être arrêté à la hauteur du Palais de la Méditerranée restent encore sujets d'interrogation sur lesquels l'enquête devra apporter des éléments de réponses. Des réponses qui ont toute leur importance si l'on veut éviter la répétition de scénarios du même ordre et améliorer la protection des citoyens même si le risque zéro n'existe pas.

Un attentat qui visait aussi l'économie toutistique azuréenne

Ce drame du 14 juillet 2016 niçois, le pire que la ville ait connu selon Christian Estrosi, président de la Métropole, est évidemment avant tout humain avec son lourd bilan de familles dévastées, de vie fauchées ou saccagées, de deuils, de mutilations, de traumatismes à vie. Mais il a un volet aussi économique dont les premiers effets se sont déjà fait sentir. A travers la cible retenue, c'est l'industrie touristique de la France qui est visée. Paris, dans ce domaine, ne s'est toujours pas relevé des tueries de novembre. Seconde région touristique après la capitale, la Côte d'Azur avait pu garder jusqu'à présent son niveau d'activité. Elle est désormais confrontée à la même vague d'annulation que Paris avait pu connaître le lendemain du 13 novembre. La saison, qui était bien partie avec un Euro réussi, se trouve désormais sérieusement menacée.