Capital-risque : Clément Cordier, directeur-adjoint de 3i France

Posté mer 30/08/2000 - 00:00
Par admin

'Depuis huit mois on a l'impression que Sophia Antipolis et les acteurs clé sont en train de se réveiller et reviennent à grande vitesse…'

Directeur-adjoint de 3i France, Clément Cordier est en charge de l'activité capital-risque pure, c'est-à-dire tout ce qui concerne l'investissement dans les start-up. Jusqu'à présent, 3i, le plus gros capital-risqueur européen, n'était guère intervenu sur la Côte d'Azur. Tout juste avait-il, dans un autre registre, pris une participation dans Elaiapharm, une entreprise du secteur de la santé, à Sophia Antipolis. Depuis, 3i à eu l'occasion d'investir dans une start-up sophipolitaine : Opt(e)way. En avril 1999, 3i apportait 12 millions de francs à cette société qui lance un nouveau standard de cartographie numérique; en juin 2000, elle participait à un tour de table de 112 millions de francs.A la fin du mois d'août, 3i dont on connaît la rigueur dans ses choix d'investissements, vient d'investir 22 MF dans une autre société azuréenne : Videosports, start-up de la région niçoise spécialisée dans l'édition de logiciels et de systèmes intégrés destinés aux professionnels du sport et des médias.- En tant que capital-risqueur, quelle est la vision que vous portez sur la Côte d'Azur ? Clément Cordier :Originellement, toute la Côte d'Azur, avec Sophia-Antipolis comme pole fédérateur, a toujours été considérée comme un territoire privilégié pour les jeunes entreprises et les hautes technologies. Mais nous avons été un peu déçu au départ. En France, le marché du capital risque a décollé à partir de 1998. L'investissement en capital risque a été multiplié par deux en 1998 et par trois en 1999.Mais plus de 70% des projets venaient de la région parisienne et nous n'avons pas senti de souffle sur Sophia Antipolis. Nous avions même songé à l'époque à ouvrir un bureau dans la technopole. Or, rien ne se passait et nous y avons renoncé. Ce n'est que depuis huit mois qu'on a vraiment l'impression que Sophia Antipolis et les acteurs clé de ce que les Anglais appellent un 'cluster' sont en train de se réveiller et reviennent à grande vitesse. La Côte d'Azur, pourtant, avait été la première en France à organiser un événement lié au capital risque (le sommet international du capital risque qui a lieu en décembre). Mais elle s'est fait doubler sur ce terrain par Paris et son Capital IT.- Les atouts de la Côte d'Azur ? Clément Cordier :A travers Sophia Antipolis, il existe une base, un historique, des références avec l'implantation de filiales, de centres de recherche, de départements internationaux de grands groupes qui avaient besoin d'attirer des étrangers en grand nombre. Il y a aussi une infrastructure d'accueil. Le côté négatif dont j'entend parler, c'est le manque de locaux. Sophia Antipolis dispose de beaucoup d'éléments : énergie, compétences, moyens financiers, culture internationale, aéroport performant, qualité de vie bien supérieure à celle qu'on peut trouver à Paris. Mais elle n'honore pas les promesses en locaux.Cependant, quand il s'agit de créer une start-up à forte vocation internationale, deux pôles s'imposent en France : Paris et Sophia antipolis.- Ce que la Côte devrait faire ? Clément Cordier :Déjà communiquer encore plus sur ce qui existe. Et puis renforcer l'effet de masse. Les dirigeants de start-up pratiquent beaucoup le net-working. Ils aiment se rencontrer, s'appeler. L'effet communauté est pour eux important. En tout cas, si nous décidions d'ouvrir un bureau high tech au delà de Paris, ce serait à coup sûr à Sophia Antipolis…'ContactClement_cordier@3i.com

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