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Cannes veut à son tour limiter les “villes flottantes” dans sa baie

Cannes veut à son tour limiter les “villes flottantes” dans sa baie

Après Nice, qui a limité l’accès de la baie de Villefranche-sur-mer aux paquebots de moins de 2.500 passagers, Cannes va restreindre l’activité de croisière au large de son littoral : interdiction dès 2026, de la moitié des navires de plus de 3.000 croisiéristes et, à l’horizon 2030, exclusion totale de tous les navires de plus de 1.300 passagers. L’Union Maritime 06 fustige un changement brutal du modèle économique pris sans concertation.

Les temps changent. La Côte d’Azur, qui cherchait à attirer les compagnies de croisière au début des années 2000, vise aujourd’hui à mieux les contrôler et à les limiter. Après la Métropole, partie en guerre en début d’année contre les “villes flottantes” qui investissent la baie de Villefranche, Cannes monte au créneau. Ainsi fin juin, le conseil municipal de la ville a voté une délibération visant à restreindre l’activité de croisière au large du littoral de la commune (70 bateaux de grosse capacité en moyenne à l’année).

Dans la baie de Villefranche-sur-mer, Christian Estrosi à l'abordage

A partir de 2026, finies là aussi les “villes flottantes” : un seul paquebot de plus de 3.000 passagers sera alors autorisé à mouiller chaque jour dans la baie de Cannes pour limiter l’impact environnemental. Cette mesure devrait s’amplifier avec une baisse de la jauge à 1.300 passagers à l’horizon 2030. Pour comparaison, dans la baie de Villefranche, il est question de paquebots de 2.500 passagers maximum, d’une escale par jour avec un nombre d’escales limité à 65 par an. 

Dans la métropole, Christian Estrosi continue d’ailleurs son combat contre les “géants des mers” accusés de sur-tourisme et de pollution. Pas plus tard qu’hier il est parti, avec une équipe FR3 à l’appui, à l’abordage du Voyager of the Seas (3.000 passagers) qui avait choisi de débarquer ses croisiéristes à Villefranche-sur-mer. Un message qu’il a de nouveau lancé à ce navire au-delà de la jauge : “Cassez-vous”, ”Vous n’avez rien à faire ici”.

Cannes  : zéro paquebot de plus de 3.000 passagers en 2030

A Cannes le ton est plus poli. Mais ferme. “Il ne s’agit pas d’être contre les croisières mais d’accueillir, à terme, seulement des unités plus petites, plus esthétiques, plus modernes et respectueuses de l’environnement”, explique dans un communiqué David Lisnard, le maire. Reste que la ville n’a pas de port pour accueillir ces grandes unités. Elles viennent donc mouiller dans la baie de Cannes et la ville n’a pas de pouvoir de police en matière environnementale lui permettant d’intervenir au-delà de la bande des 300 mètres près du littoral. Pour y pallier, elle a passé un engagement contractuel avec la société concessionnaire de la gestion du terminal de croisières. Un contrat que le conseil municipal a approuvé à l’unanimité.

Suivant cette nouvelle ligne, le nombre d’escales de gros porteurs devrait baisser de près de 50 % dès l’année prochaine. Il passerait à 34 escales en 2026 puis à 31 en 2027. Parallèlement la jauge d’accueil totale de croisiéristes sera plafonnée à 6 000 par jour avec la volonté d’ici 2030 de n’accueillir uniquement que les unités d’une capacité maximale de 1.300 passagers.

Un changement de modèle économique ravageur pour l'Union Maritime 06

L’Union Maritime 06, qui bataille aussi du côté de Villefranche-sur-mer pour sauvegarder la filière, s’est déclarée de son côté consternée par cette décision prise par Cannes d’une manière unilatérale. Elle attire l’attention sur un changement brutal du modèle économique. “Comment ignorer que des dizaines de millions d’euros ont été investis localement par nos entreprises pour accueillir les croisiéristes ? Comment justifier que des centaines d’emplois soient ainsi fragilisés du jour au lendemain ? Cette absence de dialogue va à l’encontre de toute gouvernance responsable et respectueuse des acteurs économiques du territoire”, insiste-t-elle dans un communiqué.

“Cette orientation ne peut être financée par la municipalité elle-même. Elle conduit à une augmentation de la taxe passagers de +48 % dès 2026, puis de +80,7 % en 2027 par rapport à 2025. Autrement dit : ce sont les compagnies maritimes, partenaires historiques de Cannes, qui sont priées de financer les futurs aménagements portuaires… avant d’être progressivement exclues.” Et de demander un réexamen de la décision en cherchant parallèlement à mieux encadrer l’activité croisière tout en répondant aux attentes exprimées par la municipalité.

 

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