Cannes : tapis rouge au Palais des Festivals pour ExoMars
Plus de 2.000 personnes au Grand Audi pour "Cannes goes to Mars", une grande manifestation montée par la ville et Thales Alenia Space en direct de la mission ExoMars avec le premier atterrissage de l'Europe sur la planète rouge. Une soirée qui a balancé entre l'enthousiasme des premières indications de descente et les premières inquiétudes quant au final de l'opération, l'atterrisseur Schiaparelli n'ayant plus ensuite donné signe de vie.
Tapis rouge, petite musique de montée des marches du Festival du Film, grand auditorium du palais des congrès plein avec plus de 2.000 personnes en plein MIPCOM : le grand spectacle hier soir pour suivre l'opération d'atterrissage (ou plutôt d'"amarsissage") du module Schiaparelli sur la planète Mars. La ville de Cannes et Thales Alenia Space avaient tenu en effet à bien montrer que l'aventure spatiale européenne sur Mars s'était jouée aussi dans les salles blanches de La Bocca et que Cannes, ville de tourisme se positionnait également comme l'un des grandes sites européens de l'industrie de l'espace. Car cette fantastique aventure spatiale européenne a démarré dans les salles blanches de La Bocca où l'atterrisseur Schiaparelli et l'orbiteur TGO (Trace Gaz Orbiteur) ont été construits.
Cannes veux s'affirmer comme grande ville européenne du spatial
Rappelant qu'il s'agissait de la première fois qu'une puissance européenne faisait un atterrissage sur mars, c'est le message qu'a d'ailleurs transmis sur scène le maire, David Lisnard. "Cet exploit scientifique et industriel témoigne de l'excellence française. Il demande toute une logique scientifique qui se trouve à Cannes." Et d'évoquer le soutien de la ville pour aider Thales Alenia Space à se développer à travers le programme Odyssée et les perspectives ouvertes avec l'implantation d'une université autour de Thales Alenia Space et les projets d'aménagement lié à l'espace, au nautisme et à l'audiovisuel sur les terrains d'AnsaloBreda, le site de réparation ferroviaire tombé en déshérence. Une grande opération d'aménagement urbain porté par une vision : faire de Cannes une grande ville du spatial et du savoir.
Cette soirée "Cannes goes to Mars" donnait d'ailleurs une idée des synergies qui pouvaient être mises en œuvre entre les diverses activités cannoises d'excellence. Angle tourisme d'affaires, les participants du MIPCOM avaient été invités et le palais avait mis sa pratique des grandes manifestations pour monter un vrai spectacle autour de cette aventure sur Mars. Angle cinéma, a été projeté le premier épisode de la série MARS par Brian Grazer et Ron Howard Imagine Entertainment. Angle savoir et spatial, sont venus sur la scène des spécialistes remarquables.
A la recherche des traces de vie passée
Ainsi l'astrophysicien Jean-Pierre Bribring, chercheur à l'Institut d'astrophysique spatiale (IAS), et responsable scientifique de Philae (l'atterrisseur emporté par la sonde Rosetta pour étudier la comète "Tchouri") a notamment expliqué pourquoi Mars était la planète la mieux placée pour savoir si la vie avait pu émerger ailleurs que sur la terre (la mission ExoMars est essentiellement consacrée à la recherche de traces de vie passée). Patrick Mauté et Jean-Jacques Juillet de Thales Alenia Space, et Eric Zekri, de l'Agence Spatiale Européenne ont présenté quant à eux la mission ExoMars, tandis que Jean-François Clervoy, l'astronaute français, a mis en lumière l'exploit "physique" que pouvait représenter un voyage humain sur Mars.
Une soirée qui, bien sûr a suivi les premiers enthousiasmes et les premières inquiétudes au sujet de la réussite de la mission atterrissage. Enthousiasme quand les premières indications du bon déroulement de la descente sont arrivées avec des images d'embrassades au centre de contrôle en Allemagne. Puis une attente quand restaient attendus les premiers signaux de l'atterrisseur une fois posé. En revanche, la salle a applaudi au succès de TGO, l'orbiteur, qui lui est bien parti pour tourner autour de Mars et pour donner des indications précieuses sur l'atmosphère qui entoure la planète.
Une seconde mission en 2020 avec la pose d'un rover sur Mars
Mais succès ou pas de l'atterrisseur, la Mission ExoMars n'en continuera pas moins. Cette première opération va ouvrir la voie à une 2e mission en 2020 destinée à poser un rover sur Mars. Il sera équipé d’une foreuse pour creuser à 2 mètres de profondeur sous la surface et tenter de trouver des traces de vie passée. Dans ce but, toutes les données négatives comme positives qui seront récupérées par ce premier voyage, servirons à comprendre comment préparer l'atterrissage d'un robot mobile dans quatre ans. Une deuxième phase déjà en cours à Cannes La Bocca.
Le "Bienvenue sur Mars" de Jean-Jacques Juillet au dernier TEDxCannes