
Du grand spectacle en perspective avec le Ballet National d'Espagne (DR)
Pour terminer l’année 2012 en beauté et commencer 2013 de la même manière, le Palais du Festival offre du grand spectacle, lundi 31décembre et mardi 1er janvier, avec le Ballet National d’Espagne qui se produira au Grand Auditorium avec sa quarantaine de danseurs et sa dizaine de musiciens. Depuis sa création en 1978 sous la direction d’Antonio Gadès, le Ballet National d’Espagne est devenu l’ambassadeur itinérant de la culture espagnole en se produisant sur les scènes les plus prestigieuses de la planète. Il porte en lui dans ses gênes une constante volonté de préserver la tradition sans jamais la figer, mais en l’enrichissant sans cesse d’apports modernes. Une mission que poursuit Antonio Najarro qui dirige la compagnie depuis 2011. Ce jeune danseur et chorégraphe, formé à tous les styles par les plus prestigieux maîtres de ballet, maîtrise aussi bien la bolera que le flamenco, la danse classique espagnole ou l’expression contemporaine. Il œuvre pour une danse multi-styles, mais toujours marquée au sceau de l’identité hispanique.

Une ode à Séville
Une vision que le public cannois retrouvera pleinement dans le spectacle proposé pour ces fêtes de fin d’année. Dans la première partie, il sera d’abord plongé dans la danse classique espagnole avec Paso a cuatro, une pièce que le grand Antonio Ruiz Soler présenta pour la première fois il y a 55 ans. Un « pas de quatre » pour quatre premières danseuses qui imposent leur personnalité et leur brio, tout en rivalisant avec grâce et virtuosité dans chacune des variations avec castagnettes. Le flamenco sera ensuite à l’honneur avec Farruca, interprété par 3 premiers danseurs qui mettent en évidence l’élégance et la sobriété de la danse flamenco masculine. Mais le clou du spectacle sera assurément la seconde partie avec cette Suite Sevilla, chorégraphiée et mise en scène par Antonio Najarro qui joue sur le contraste entre le classicisme de la composition musicale de Rafael Riqueni et la tendance contemporaine de la danse espagnole, avec des passages qui mettent évidence la virtuosité de l’Ecole Bolera et un flamenco plus intimiste. Cette suite de 9 tableaux est une véritable ode à Séville nimbée de la nostalgie propre à l’exil. De quoi emballer le public, notamment quand une jeune fille virevolte au milieu d’une dizaine de danseurs qui la font reine ou lorsque, dans le tableau suivant, un taureau mu en femme et est gracié par son bourreau déjà repenti. Une suite dans laquelle le Ballet National d’Espagne fait l’étalage de toute sa technique, mais aussi de sa grâce et de sa poésie.
Ballet National d’Espagne – Palais des Festivals – Grand Auditorium – Cannes. Lundi 31 décembre à 20h30, Mardi 1er janvier à 16h.