Cannes 2018 : Plaire, aimer et courir vite nous replonge dans les années sida
Entrée remarquée hier soir des films français en compétition avec Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré. Un film sur les années sida relatant l’histoire d’un amour entre un jeune étudiant et un écrivain plus âgé, qui sera à la fois un premier et un dernier amour.
Premier film français en lice cette année pour la Palme d’Or, Plaire, aimer et courir vite a été projeté hier soir au Palais des Festivals. Le film de Christophe Honoré nous replonge dans les années sida mais dans un registre très différent de 120 battements par minute qui l’an dernier avait bouleversé les festivaliers avant de remporter le Grand Prix du Festival. Plaire, aimer et courir vite n’est pas un film coup de poing comme celui de Robin Campillo mais il parvient tout autant à suscité l’émotion
Plaire, aimer et courir vite raconte l’histoire d’Arthur (Vincent Lacoste), jeune étudiant à Rennes où il rencontre Jacques (Pierre Deladonchamps), un écrivain d’une quarantaine d’années qui vit à Paris avec son jeune fils. Le temps d’un été, ils vont vivre une histoire d’amour qui sera en même temps celle d’un premier et d’un dernier amour. Une histoire qui précipite à la fois les débuts dans la vie d’Arthur et la fin de vie de Jacques, persuadé que sa maladie, le sida, le rend inapte à cet amour.
Une relation empreinte de sexe mais aussi de transmission
Christophe Honoré assume la part un peu mélodramatique du film, mais pas tant du côté de l’amour impossible que de celui de la vie impossible. Bien aidé par Vincent Lacoste et Pierre Deladonchamps, il évite d’en rajouter et s’attache surtout, avec subtilité, à mettre en lumière la relation empreinte de sexe mais aussi de transmission, qui se noue entre le jeune étudiant provincial et l’écrivain réputé. Sans être autobiographique, le film renvoie également à la jeunesse de Christophe Honoré, à l’étudiant qu’il était dans les années 90 et à cette figure d’écrivain qu’il aurait bien aimé croiser.
Aujourd’hui encore Christophe Honoré se sent inconsolé de la mort, provoquée par le sida, de gens qu’il a connu et de ceux qu’il n’a pas connus mais aurait rêvé de rencontrer comme Hervé Guibert, Bernard-Marie Koltès ou Jean-Luc Lagarce. Des auteurs qui continuent à l’inspirer et qui ont provoqué chez lui le désir de cinéma et de littérature. Deux facettes du grand talent de Christophe Honoré que Plaire, aimer et courir vite a encore bien mis en évidence.