BTP : Spada, 100 ans et toujours présent, se renforce sur la promotion et le DD

Spada, théâtre Anthéa Antibes

C'est historiquement l'une, sinon la dernière, des entreprises emblématiques du bâtiment de la Côte d'Azur qui soit restée indépendante. Spada, qui fête cette année ses cent ans (la fête "physique" n'a pu avoir lieu en raison de la pandémie), fait partie des  bâtisseurs de la Côte. S'il n'a plus la taille qu'il avait au plus haut de son histoire, son nom est toujours à l'affiche alors que les autres grands comme Nicoletti, Triverio, Miraglia se sont évanouis. (Photo DR : le théâtre Anthéa d'Antibes, l'une des constructions emblématiques de Spada).

Ce centenaire est aussi l'occasion pour ce grand du BTP, qui comptait encore 1.200 collaborateurs à la fin des années 80 contre moins d'une centaine aujourd'hui, de revisiter son histoire et surtout, de se positionner sur son avenir face aux changements intervenus et à venir.   

L'âge d'or entre 1960 et 1990

Spada s’est positionné très tôt sur le marché porteur de la construction et des travaux publics, localement mais aussi partout en France et à l’international. Entre 1960 et 1990, l’entreprise vit son "âge d’or". Elle est de tous les grands chantiers d’infrastructures français. Elle s’impose, dans le public comme dans le privé. L’A8, le TGV sud-est, les extensions de l’aéroport Nice Côte d’Azur, Le Méridien et le MAMAC de Nice, Carros-le-Neuf, la station d’Isola 2000, le stade Louis II de Monaco, La Croisette à Cannes... autant de réalisations qui portent sa signature et témoignent de son savoir-faire.

Mais à la fin des années 80, les difficultés s'accumulent. La crise frappe Spada de plein fouet et l'oblige à céder une partie de ses activités : la promotion portuaire, l'exploitation de carrières et les travaux publics. La société se recentre alors sur le bâtiment et le génie civil. En 2015, elle se scinde en deux entités : Spada construction, pour le bâtiment et le génie civil (de 25 à 30 M€ de chiffre d'affaires) et Entreprise Jean Spada, pour le stockage de déchets inertes et la gestion des actifs "historiques". Durant cette période, d’autres réalisations emblématiques suivent comme Anthea, le théâtre d’Antibes, inauguré en 2013 et Aeris, la station d’épuration de Cagnes-sur-Mer, dont l’achèvement est prévu pour 2021. L’un et l’autre continuent à positionner Spada comme un orfèvre dans le travail du béton.

Diversification sur la promotion immobilière et renforcement sur le développement durable

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Laure Carladous Spada

Aujourd'hui, cent ans après sa naissance, le groupe Spada, c'est 150 collaborateurs (dont 80 intérimaires), avec un plus grand nombre de cadres que d'ouvriers et 29 M€ de chiffre d'affaires dont 22 M€ pour Spada Construction. "Le métier a changé", souligne Laure Carladous, directeur général de Spada. D'autre part présidente de la FBTP 06, elle est consciente cependant que son entreprise a laissé une empreinte sur la Côte en termes de bâtiment mais aussi d'image. "Nous sommes toujours là. La seule entreprise de ce style qui ait survécu."

"Nous restons aussi de vrais entrepreneurs. Nous avons su gérer la décroissance, assurer le redressement du groupe et maintenant nous entrons dans une nouvelle phase avec entre autres l'ouverture d'un département consacré à la promotion immobilière. Nous le faisons avec modestie, à petite échelle. Mais nous pensons apporter une valeur ajoutée grâce notre expertise dans la construction et la maîtrise des différents métiers. Avec le développement durable, que nous abordons à travers notre expérience de stockage des déchets inertes, la promotion immobilière fera partie des nouveaux axes sur lesquels nous renforçons notre activité."

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