BTP à la peine : il devrait supprimer encore 200 à 300 emplois en 2016
Le bâtiment traverse une passe difficile. Philippe Gautier, président de la FBTP 06, fait un état des lieux. En 2015, faute d'une activité suffisante, le BPT azuréen a encore perdu 800 emplois. De fin 2011 (25.000 salariés) à fin 2015 (21.900) ce sont 3.100 emplois qui ont été supprimés (12,5% des effectifs). Pour 2016, si le logement et l'entretien/rénovation devraient repartir, les travaux publics et routiers restent en berne. De 200 à 300 emplois supplémentaires disparaitraient.
Les cérémonies des vœux sont propices aux présentations de bilans et perspectives. C'est ce qui a été fait pour le BTP azuréen en début de semaine avec Philippe Gautier, le président de la fédération 06. Un point d'abord important : celui de l'emploi. 2015 dans ce domaine n'a pas été bon. Tout juste moins pire que ce qui était redouté. Au début 2015, c'était la suppression de 1.000 emplois qui était redoutée. Au final, avec 21.900 salariés, le secteur a perdu en fait 800 emplois. .Pas de quoi, évidemment se réjouir. D'autant plus que si l'on fait le compte depuis fin 2011, la note est lourde. Le secteur du BTP des Alpes-Maritimes est passé de 25.000 salariés fin 2011 à 21.900 fin 2015, ce qui, en quatre ans, fait une perte de 3.100 salariés, soit 12,5%.
"Cette nouvelle perte de 800 emplois est directement liée au niveau d’activité qui, globalement, est resté faible, voire très faible, dans certains secteurs," souligne Philippe Gautier. Et d'ajouter que, pourtant, les entreprises ont redoublé d’efforts pour limiter les licenciements avec tout ce qu'il leur était possible de faire : non remplacement de départs à la retraite, formations, recours au chômage partiel. Les licenciements secs, le plus souvent liés à des liquidations, ont donc été limités.
Activité : 2015 encore en recul par rapport à 2014
L'activité? Elle est restée décevante dans le "bâtiment neuf". Pour la partie logement privé, jusqu'à fin septembre, la reprise des mises en vente (+22%) portait à plus d'optimisme. Mais elle fut suivie d'une rechute sur le 3ème trimestre 2015 (-28% par rapport au même trimestre de 2015).
La commande publique "bâtiment" a, quant à elle, également chuté en 2015 (de l’ordre de 5,8%, alors même que 2014 avait déjà battu des records de baisse (-30% environ).
Du côté du secteur du logement social, les ventes en VEFA et les efforts déployés par les acteurs privés ont permis aux opérateurs sociaux de développer leur offre de logements.
Autre domaine, celui de l’entretien / rénovation, est quant à lui resté stable et a confirmé son rôle d’amortisseur de crise du secteur de la construction. Mais cette stabilité est décevante au regard du potentiel que représentent les travaux à réaliser dans le secteur de la rénovation énergétique. Ceux-ci peinent en effet à décoller malgré les mesures fiscales incitatives bénéficiant aux particuliers (CITE) et les efforts développés par la profession dans le domaine de la formation aux économies d’énergie (RGE), relève la Fédération.
Forte chute des travaux publics et routiers
La chute en revanche a été forte du côté des travaux publics et routiers, confrontés aux désengagements budgétaires. Après avoir perdu 22% en 2014, le volume des appels d’offres dans les travaux publics perd encore 0,5% cette année dans le département, avec un désengagement très significatif de certains grand maîtres d’ouvrages tels que :
- la Région (-77%),
- l’Etat (-29%),
- le département (-25%),
- et les intercommunalités (- 11%).
Hors le secteur de la rénovation / entretien qui résiste, l’année 2015 marque un nouveau repli de la production BTP et de nouvelles pertes d’emplois, résume la Fédération.
Perspectives : 2016 plombée par la baisse des travaux publics et routiers
Les perspectives 2016? Elles restent moroses. Un segment d'activité devrait remonter en 2016 : la construction de logements (prolongation du Pinel, renforcement du prêt à taux zéro, taux d'intérêts au plancher).
Le secteur de l’entretien / rénovation devrait également retrouver un début de dynamisme grâce aux taux de TVA réduits et à la reconduction du CITE (Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique). Néanmoins, l’impact risque d’être limité en 2016 du fait de la baisse régulière du prix du baril de pétrole, phénomène qui tend à freiner les particuliers à engager des travaux d’économie d’énergie.
Le secteur des travaux publics reste lui toujours en danger. Il s’agit désormais d’un phénomène structurel : la baisse des dotations de l’Etat et la situation financière de certaines collectivités risquent de peser lourdement encore cette année sur l’activité des entreprises de Travaux Publics et Routiers.
Aussi, globalement, le BTP pourrait connaître une stabilisation de son activité en 2016 dans les Alpes-Maritimes. Mais il devrait cependant continuer à perdre des emplois (200 à 300 supplémentaires cette année), principalement dans le secteur des travaux publics et routiers.