Bourse : Rodriguez Group dans la tourmente
Suite à la sortie d'un article du "Point" ("Suicide sur ordonnance") qui met en cause le groupe dans le mystérieux suicide d'un intermédiaire cannois en 1996, la cotation du titre a été suspendue au SRD. Tandis que le spécialiste du yachting de luxe faisait face en répondant aux accusations.
Mauvais temps en bourse aujourd'hui pour le Rodriguez Group dont la cotation a été interrompue ce matin à 10h25 à la demande de la société et dans l'attente d'un communiqué alors que la valeur perdait 17,46% à 32 euros sur le SRD. La raison de ces turbulences ? La sortie dans le magazine "Le Point" de cette semaine d'un article intitulé "Suicide sur ordonnance".L'article met en cause le groupe nautique de luxe dans le "mystérieux suicide" de Peter Morrisch en 1996, une figure dans le monde de la grande plaisance azuréenne. "Le Point" fait également allusion à des pratiques de détournement et de blanchiment d'argent par Peter Morrisch et parle d'irrégularités dans les ventes et locations de places de bateaux qu'aurait faites Rodriguez Group dans le Port Canto de Cannes. Toujours selon "Le Point", des actionnaires du port privé cannois voudraient d'autre part contester les conditions de l'entrée en Bourse de Rodriguez Group. Cela "dès que la nouvelle commission devant remplacer la COB sera installée".Autant d'allégations qui ont fait l'effet d'une bombe sur la Croisette de Cannes et qui ont secoué les investisseurs. En début d'après-midi, Gérard Rodriguez, le fondateur du groupe cannois, répondait au "Point" dans une interview téléphonique. Gérard Rodriguez, reconnaissait avoir sans doute eu des clients communs avec Peter Morrisch ce qui s'expliquait facilement par des activités complémentaires : son groupe est spécialisé dans la vente de grands yachts, mais il n'intervient pas directement dans leur immatriculation. Peter Morrisch était un intermédiaire notamment dans l'immatriculation de bateaux.Gérard Rodriguez a également fait état des vérifications fiscales et douanières dont sa société a régulièrement fait l'objet et où n'a jamais évoqué le moindre élément pouvant autoriser un rapprochement avec ce que dit "Le Point" Concernant la gestion du Port Canto, Gérard Rodriguez a noté que le Tribunal Administratif de Nice avait donné injonction à la Ville de Cannes de mettre fin à un mode de gestion qu'il a considéré comme irrégulier. Mais la régularisation qui a suivi n'a pas eu d'incidence concrète sur les conditions d'exploitation de Rodriguez Group. Pour le fondateur et son groupe il s'agit d'une diffamation parfaitement caractérisée, et ils ne manqueront pas de donner les suites judiciaires appropriées.Quant à la cotation, elle n'avait toujours pas été reprise à 16h30. Mais le titre n'était plus demandé qu'à 3,5 euros soit tout juste un peu plus de 10% de la valeur qu'il avait encore quelques heures auparavant quand les cours s'étaient arrêtés. Les entreprises côtées du département n'ont décidément pas de chance. En début de semaine, c'était le titre de NicOx, un laboratoire émergent de Sophia Antipolis, qui dévissait suite à une phase de test manquée.