Biotech issue de la recherche, Yukin Therapeutics (Sophia) défie le cancer
Fondée avec l'aide de la SATT Sud-Est et du Canceropôle PACA par deux chercheurs niçois, le Pr Thierry Passeron et le Dr Rachid Benhida, Yukin Therapeutics met au point une nouvelle stratégie de traitement contre le cancer de la peau et la plupart des cancers solides dont le cancer pancréatique : "réchauffer" les tumeurs pour les rendre sensibles à l’immunothérapie.
C'est une innovation très prometteuse dans la lutte contre le cancer que met en œuvre une start-up sophipolitaine fondée par deux chercheurs niçois, le Pr Thierry Passeron et le Dr Rachid Benhida. Yukin Therapeutics, qui via la SATT Sud-Est a bénéficié du transfert de deux brevets issus de la recherche publique, met ainsi au point un arsenal thérapeutique ciblant le cancer de la peau, ainsi que la plupart des cancers solides dont le cancer pancréatique. Son atout ? Une stratégie thérapeutique qui vise à booster l’efficacité de l’immunothérapie.
"Notre approche permet de "réchauffer" les tumeurs pour les rendre sensibles à l’immunothérapie"
Qualifiée de découverte majeure, l’immunothérapie a été récompensée du Prix Nobel de Médecine 2018. Toutefois, des obstacles thérapeutiques au traitement des cancers subsistent avec, pour conséquence, une efficacité limitée à un nombre restreint de patients. C'est pourquoi les équipes niçoises de biologistes et de chimistes ont décidé de mettre au point une nouvelle stratégie. "L’immunothérapie est un progrès certain. Mais même dans des cancers pour lesquels ces traitements ont permis de réels progrès comme le mélanome, tous les patients ne répondent pas," explique le Pr Thierry Passeron, PU-PH au Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (C3M) et au CHU de Nice, fondateur et consultant scientifique de Yukin Therapeutics.
"Notre approche permet de "réchauffer" les tumeurs pour les rendre sensibles à l’immunothérapie. Dans nos laboratoires, nous travaillons à partir de cellules issues de tumeurs de nos patients. Même si le chemin reste long, nous espérons pouvoir bientôt leur proposer ce nouveau traitement pour améliorer et, nous l’espérons, guérir ces cancers". Et le Dr Rachid Benhida, Directeur de Recherche CNRS à l’Institut de Chimie de Nice (ICN), d'ajouter : "concevoir et synthétiser des molécules agissant par un mode d’action original "first-in-class" est notre priorité pour transférer une recherche fondamentale en applications cliniques, via une innovation de rupture, pour le bénéfice des patients en échec thérapeutique".
Un accompagnement et un investissement conjoints de la SATT Sud-Est et du Canceropôle PACA
En termes médicaux, Yukin explique que les chercheurs visent une cible thérapeutique, la kinase "NF-kappa-B-inducing kinase" ou NIK. L’outil thérapeutique, protégé par un portefeuille de brevets, consiste en une série de composés actifs synthétisés au laboratoire. En modulant l’activité de la kinase NIK, ces composés induisent une réponse anti-tumorale et accentuent les effets d’un traitement par anticorps anti-PD-1, le traitement de référence sur le marché. Cela a été observé in vitro sur cellules de mélanome et de cancer du côlon, poumon, sein, prostate et pancréas, et in vivo dans le mélanome et le cancer colorectal chez la souris.
Yukin Therapeutics, qui fait l’objet d’un accompagnement et d’un investissement conjoints de la SATT Sud-Est et du Canceropôle PACA, est accompagné par son actionnaire principal, le fonds d'investissements en santé Advent France Biotechnology.