Attentat de Nice : l'accompagnement médico-psychologique renforcé
L'un des effets de l'attentat de Nice, dont l'ampleur était inattendue, est l'impact sur les enfants. Dans les premiers chiffres rendus publics il y a quelques jours, il était indiqué que ce sont près de 900 enfants et adolescents, traumatisés par la violence de l'attentat, qui ont dû recevoir les soins du service de psychiatrie de l’enfant dans les structures hospitalières à Nice. Les professionnels de santé, qui redoutent aussi un développement de pathologies majeures chez les nombreux enfants et adolescents profondément marqués par l'attentat, réclamaient des moyens supplémentaires pour traiter efficacement ces séquelles psychologiques. C'est ce qui vient d'être accordé.
Plus de 3.500 personnes ont déjà consulté un professionnel spécialisé
Dans un communiqué, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, annonce, deux mois jour pour jours après l'attentat, le renforcement des moyens mobilisés pour pérenniser l’accompagnement médico-psychologique des blessés et des témoins. "Le dispositif initialement mis en place doit désormais évoluer pour répondre, dans la durée, aux besoins des victimes : un suivi à la fois accessible, pérenne et spécifique, notamment pour les enfants et les adolescents. Le nouveau dispositif s’appuie sur le renfort de professionnels spécialisés. Il s’accompagne de nouveaux droits pour les personnes impliquées dans ce drame", est-il indiqué.
Il est notamment souligné que, mis en place immédiatement après l’attentat, le dispositif d’urgence médico-psychologique a permis à 3.505 personnes de consulter un professionnel spécialisé dans la psychiatrie de catastrophe, issu du réseau national des cellules d’urgences médico-psychologiques (CUMP). Ce dispositif va évoluer "afin de garantir un suivi adapté et durable des personnes traumatisées".
Les évolutions du dispositif
Ainsi, les moyens sont renforcés pour les structures d’accueil médico-psychologique (centres médico-psychologiques et centres de consultations psychiatriques en service hospitalier) qui ont déjà reçu à cet effet un premier renfort de 6 professionnels, répartis en 2 équipes, financé par le ministère : la première sur le site du Centre hospitalier universitaire Pasteur (un psychiatre, un psychologue, un secrétaire) et la seconde sur le site du Centre hospitalier Lenval (un pédopsychiatre, un psychologue et un secrétaire).
De nouveaux droits sont ouverts pour les personnes traumatisées, blessées, témoins. La prise en charge des personnes traumatisées dans ces structures est totalement gratuite. Pour compléter ce dispositif, ces personnes pourront bénéficier en plus, sur la base d’une prescription délivrée par leur structure d’accueil, de forfaits de 10 séances auprès d’un psychologue, remboursées chacune à 50 euros.