![]() filet225000_am_550.gif Legende graphique : la solution adoptée pour sécuriser l'approvisionnement en électricité du Var, des Alpes-Maritimes et de Monaco. Voir ci-dessous la carte du réseau électrique actuel.
350 millions d'euros : c'est ce qu'il devrait en coûter pour assurer la sécurité de l'approvisionnement électrique de la Côte d'Azur. Un problème qui n'est pas nouveau mais qui s'est rappelé brutalement à toutes les mémoires début novembre, suite à un "black out" de trois heures qui a touché le Var, les Alpes-Maritimes et Monaco. Une grande coupure d'électricité qui s'est produite après que l'unique ligne à haute tension desservant la "péninsule électrique" azuréenne, ait été touchée par la foudre. Hier à Paris, à l'occasion de la réunion au Ministère de l'écologie qui avait été montée pour trouver des solutions, Jean-Louis Borloo, le ministre a répondu aux attentes. L'Etat financera la construction d'une ligne à haute tension enterrée de 225.000 volts qui permettra de sécuriser l'approvisionnement de la Côte. La ligne est prévue pour une mise en service au plus tard en 2015 pour un montant estimé à 350 millions d'euros ainsi que l'a évalué Dominique Maillard, président du groupe public Réseau de transport électrique (RTE).
Sera ainsi réalisé l'un des trois scénarios qu'avait présentés il y a une semaine à Nice en assemblée générale de la CCI Nice Côte d'Azur, François Richard, directeur de la communication de RTE Sud-Est. Pour résumé, le premier scénario visait la création d'une seconde ligne de 400.000 volts sur un itinéraire autre que la traversée du Verdon, le Conseil d'Etat ayant été très clair sur ce point. Le second tenait dans un raccordement avec le réseau à haute tension italien. Mais l'Italie étant déficitaire en électricité, le risque était plutôt d'aggraver la situation des Alpes-Maritimes. Quant au troisième scénario, c'était celui d'un réseau "filet" de 225.000 volts avec la création de plusieurs lignes qui constituaient suffisamment d'itinéraires bis pour suppléer à la défaillance de la ligne principale. C'est ce dernier scénario qui a été adopté.
Ce réseau "filet" reliera Boutre (près de Manosque) et Trans (près de Draguignan) sur environ 70 kilomètres. Deux autres lignes complèteront le dispositif : entre Fréjus et Biançon (près de Fayence à la limite des Alpes-Maritimes) et Biançon et Bocca (près de Cannes). Ces lignes devraient emprunter le tracé des routes départementales. Au total, il s'agira d'enterrer 110 km de ligne à 225.000 volts. C'est ce passage en souterrain pour des raisons de préservation de l'environnement qui fait exploser la note. Le coût global de l'opération sécurisation monte ainsi à 350 millions d'euros. Le double de ce qui était prévu pour le bouclage du réseau par le Verdon avec une ligne 400.000 volts qui apportait de plus une sécurisation à plus longue échéance. Mais, comme le disait hier Christian Estrosi, député-maire de Nice et président du département, satisfait d'avoir trouvé une solution, "c'est le Conseil d'Etat qui en a décidé ainsi".
La construction de ce réseau "filet se fait cependant à deux conditions pour les départements du Var et des Alpes-Maritimes ainsi que Monaco. La première condition est de réduire leur consommation de 15% en 5 ans. La seconde est d'augmenter la production d'énergie locale et renouvelable d'électricité de 10% actuellement à 15% de leurs besoins dans 5 ans et 25% dans 10 ans. Quant aux travaux, ils devraient durer de deux à trois ans. Mais compte tenu que l'opération repart à zéro (il faut maintenant définir les tracés exacts, obtenir les autorisations, etc.) l'objectif réalisable est de terminer au plus tard en 2015, tout en essayant de gagner quelques mois voire plus d'une année sur ce calendrier. ![]() reseauactuelam_550.gif Légende : la nouvelle ligne à 225.000 volts permettra de relier ainsi Boutre avec Cannes et d'assurer un filet de sécurité pour l'ensemble du réseau de l'actuelle "péninsule électrique". |
L'éco de la Côte.