AOM-Air Liberté : une journée capitale
Pour les deux compagnies françaises du pôle aérien de SAirGroup, il s'agit d'éviter le dépôt de bilan. La réunion exceptionnelle du Comité d'Entreprise se tient aujourd'hui dans ce contexte.
SAirGroup, la holding suisse propriétaire de Swissair et actionnaire majeur de l'ex second pôle aérien français, semble vouloir aller très vite dans la mise en oeuvre de ses décisions. Un signe qui le montre : parmi les mesures décidées, le groupe en perdition avait annoncé il y a une dizaine de jours, la mise en vente de sa chaîne hôtelière Swissotel. Dans son édition de dimanche 8 avril, le journal suisse SonntagsBlick annonçait que la transaction était sur le point de se réaliser avec le Singapourien Raffles Holdings Ltd. Les 23 hôtels de la chaîne seraient évalués à 235 millions de dollars.Attendre les repreneursDans ce contexte, la réunion exceptionnelle du Comité d'Entreprise des deux compagnies aériennes AOM et Air Liberté, initialement annoncée au 5 avril et reportée au lundi 9 avril, s'annonce très importante : il s'agira tout simplement d'éviter le dépôt de bilan alors que SAirGroup est décidé à arrêter la perfusion financière aux deux compagnies françaises déficitaires. D'autant plus que le second actionnaire, le Français Marine Wendel (50,5 % des parts), a réaffirmé vendredi qu'il n'avait pas l'intention de remettre au pot et qu'il ne fallait donc pas attendre une solution de ce côté là.Les six mille salariés des deux compagnies (dont une partie sur l'aéroport de Nice) s'attacheront donc à ce qui sortira des deux réunions du jour. La première est celle du conseil de surveillance qui rassemble les représentants des actionnaires. Il leur sera demandé un mandat permettant de prendre les mesures nécessaires à un plan de sauvetage. La seconde est celle du Comité d'Entreprise extraordinaire. Avec une question majeure à l'ordre du jour : le projet de saisine du tribunal de commerce d'Evry pour demander la nomination d'un conciliateur.L'entreprise compte beaucoup sur cette nomination pour éviter le dépôt de bilan. Le conciliateur aurait à charge d'aider les compagnies à poursuivre leur activité jusqu'à l'arrivée d'éventuels repreneurs en agissant auprès des banques pour obtenir des différés de créances. La voie la plus douce assure la direction des deux compagnies. Peut-être. Avec cependant un grand point d'interrogation qui demeure : quels repreneurs à quelles conditions ?