Antarctique : une startup monégasque pour recycler les eaux de la base Concordia
Alumni de MonacoTech, FGWRS (Firmus Grey Water Recycling System) va tester une nouvelle membrane qui permettra d’optimiser le recyclage des eaux grises de la base franco-italienne Concordia en Antarctique pendant son hivernage de 6 mois. En relation avec l’ESA (Agence Spatiale Européenne), il s'agira étalement d'étudier la possibilité d’installer d’autres procédés de recyclage des eaux jaunes et eaux noires sur la station de recherche.
Tester une nouvelle membrane afin d’optimiser le recyclage des eaux grises de la base franco-italienne Concordia en Antarctique pendant son hivernage de 6 mois : c'est la mission dans laquelle s'est engagée la startup FGWRS (Firmus Grey Water Recycling System). Alumni de MonacoTech depuis juin 2022, la jeune pousse spécialisée dans le recyclage des eaux grises des bâtiments collectifs et des habitations individuelles, interviendra en partenariat avec la Fondation Prince Albert II (FPA2), l’Institut Polaire Français et l’Agence Spatiale Européenne (ESA). (Photo DR : la base Concordia à 1.600 km du Pôle Sud).
Un nouveau type de membrane moins énergétivore
Le programme débutera le 6 décembre et sera mené par Justin Sargenti, ancien élève de FANB (Institution François d’Assise, Nicolas Barré), lauréat du concours Students On Ice 2015 de la FPA2, diplômé d’architecture à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg qui partira sur la station de recherche antarctique franco-italienne Concordia à 1 600km du pôle sud jusqu’au 4 février 2023.
Passionné par la photographie et les milieux polaires depuis son expédition en Arctique en 2015 avec Students On Ice, Justin s’est toujours intéressé à la protection des pôles et la vie en milieu hostile durant ses travaux d’étude. Par ailleurs, il prépare actuellement un doctorat portant sur la notion de confort dans les stations. Au sein de la station Concordia il est chargé de tester un nouveau type de membrane moins énergétivore que celle actuellement en place. Il devra également, en relation avec l’ESA, étudier la possibilité d’installer d’autres procédés de recyclage des eaux jaunes et eaux noires sur la station de recherche.
Pour bien préparer l’aventure, Justin a déjà passé et validé l’ensemble des tests physiques et contrôles médicaux demandés auprès du service Check-Up Unit du Centre Hospitalier Princesse Grace de Monaco. La dernière étape avant son envol en Antarctique sera de participer, du 5 au 7 septembre prochains, à la formation dispensée tous les ans à l’équipe technique des futurs hivernants de Concordia par FIRMUS France (la base arrière technique de FGWRS). La mission de Justin fera l’objet d’une communication auprès des écoles de Monaco en relation avec les services communication de la FPA2, L’institut Polaire Français et l’ESA.
Photo DR : Justin Sargenti. "Depuis mon expédition en Arctique en 2015 à la suite du concours Students On Ice avec la FPA2, mon rêve le plus cher était de poser un pied sur le continent Antarctique. Aujourd’hui, grâce à FGWRS et son travail sur la base scientifique Concordia, on m’offre l’opportunité d’y vivre durant deux mois, cela dépasse tout ce que j’ai pu rêver un jour et me motive pour continuer à travailler sur les milieux polaires et leur sauvegarde."
Plus de 6 millions de litres d'eau économisés dans la station depuis 2005
Les travaux menés pour le recyclage des eaux usées dans cette base de l'Antarctique sont d'autant plus intéressants à suivre que l'intense sécheresse que nous subissons aujourd'hui conduit à nous interroger sur une meilleure utilisation de nos "eaux grises". C’est au début des années 2000 que la collaboration entre l’Institut Polaire Français, L’Agence Spatiale Européenne et FIRMUS a démarré. L’objectif était de transposer les résultats des travaux de recherche réalisés par FIRMUS pour l’ESA dans le domaine du recyclage des eaux grises sur la future station de recherche qui allait être construite.
C’est en 2005 que le procédé, après des tests de validation en France, a été mis en service. Depuis son installation, le procédé n’a connu aucun incident technique ou sanitaire. Plus de 6 millions de litres d’eau ont été économisés depuis cette date. Ce sont les eaux de cuisine, des douches, lavabos et lave-linge qui sont traitées et recyclées pour les mêmes usages. Cette nouvelle mission en 2022 symbolise l’aboutissement des années de recherche et d’investissements de FIRMUS et de FGWRS.