Andrew Ford : les changements de Tax Free 99
Avec la fin du hors taxe pour les déplacements intra communautaires, Cannes cherche à mettre en avant un nouveau concept : celui du commerce de voyage avec, en plus, le duty free.
C'est un Tax Free pas comme les autres qui s'ouvre lundi 18 octobre au palais des Festivals de Cannes. Les deux ou trois précédentes éditions avaient été marquées par une mobilisation générale contre la suppression du Duty Free intracommunautaire. La bataille, depuis, a été perdue. Depuis le 1er juillet 1999, il n'y a plus de possibilités d'achats en détaxe pour ceux qui voyagent par train, avion, bateau à l'intérieur des quinze pays de l'Europe Unie.Tax Free 99 est donc le premier salon de l'après séisme. Andrew Ford, le nouveau directeur général de TFWE (Tax Free World Exibition) en présente les grandes caractéristiques.Le salon 1999 a-t-il souffert de la disparition du Duty Free intracommunautaire. Y a-t-il un 'trou d'air' ? Andrew Ford :L'IDFC, l'association qui s'est battue pour une prolongation du Duty Free en attendant que l'harmonisation des taxes soit mise en place, a toujours dit que ce n'était pas dans la première année que l'on ressentirait les changements. Les pertes d'emplois arriveront pendant l'hiver. Pour ce salon de Tax Free 99, les budgets étaient en place, bien avant juillet. Beaucoup de sociétés pensaient que le hors taxe allait continuer.Tax Free 99 n'a donc pas souffert. Le nombre d'exposants a même augmenté d'une trentaine (539 exposants) et nous attendons environ 13.000 participants. Comme l'an dernier. Tout juste certaines marques de spiritueux (ce sont les alcools et le tabac qui ont le plus souffert de la fin du hors taxe dans la communauté) ont réduit la surface de leurs stands. Mais nous avons toujours une liste d'attente.En revanche, c'est l'année prochaine que nous pourrons évaluer plus exactement l'impact du changement européen sur le salon.La fin du Duty Free intra communautaire a-t-elle poussé à envisager de nouveaux concepts? Andrew Ford :La bataille pour la défense du Duty Free a eu entre autre une conséquence : les gens qui n'étaient pas particulièrement sensibilisés au problème des taxes ont pensé que c'était le shopping qui avait disparu. Dans ce salon, aussi, nous ne parlons plus uniquement de la détaxe. Le concept qui prévaut maintenant est celui de commerce de voyage avec, en plus, du hors taxe. Et Cannes, le plus beau et le plus gros salon de produits de luxe dans le monde, colle parfaitement à ce concept.L'équipe de direction de Tax Free a aussi beaucoup changé. Pouvez vous nous la présenter ? Andrew Ford :M. Cerruti qui était président l'an dernier, a quitté Philip Morris. Il a donc dû quitter la présidence de TWFE. Il a été remplacé par M. Erik Juul-Mortensen, Danois, qui est un des membres fondateurs de l'association et qui est directeur international de Danisco Distillers.L'association auparavant, était dirigée par deux personnes : un secrétaire général et un directeur financier et administratif. Maintenant il n'y a plus qu'un directeur général. Nous avons également changé une partie de l'équipe dirigeante. Au lieu d'avoir un manager pour chaque différent projet, nous avons un directeur commercial qui s'occupe des salons, des conférences (Alain Maingreaud), un responsable du marketing pour les deux salons, celui de Cannes et celui de Singapour (Laurence Agostini).Quels seront les éléments marquants de ce Tax Free 99 ? Andrew Ford :Les conférences seront intéressantes. Dans le passé, on ne parlait pas toujours beaucoup de ce qui se passait dans l'industrie. Cette année, avec ce qui est arrivé en Europe, les participants attendent qu'on leur donne des repères. Il y aura trois sujets de conférences. Le premier se rattache au forum que nous avions organisé à Londres le 1er septembre. Bruxelles, en supprimant le Tax Free, n'a rien prévu pour le futur. Un condensé des débats londoniens sera présenté en vidéo et nous continuerons à parler du futur sur l'Europe.Le second thème sera celui du hors taxe au niveau mondial. Les associations de Tax Free des Etats-Unis, d'Amérique du sud, d'Europe, d'Australie, du Japon viendront dire ce qui les préoccupent. Troisième thème : le client. Le directeur général du groupe Orient Express apportera un éclairage sur les évolutions des attentes, des besoins, des habitudes de consommation du client.Par le passé, TFWE avait songé un moment à d'autres lieux pour son salon. Barcelone notamment. Le changement intervenu dans le Duty Free intracommunautaire ne risque-t-il pas de relancer ce débat ? Andrew Ford :Cannes, et cela se voit encore plus cette année, est un lieu où les professionnels viennent négocier. C'est le seul moment dans l'année où les gens de l'industrie et de la distribution peuvent faire la fête ensemble. Comme je le disais en préambule, je n'avais pas d'inquiétude pour cette année. Mais j'en ai pour l'an prochain.Il faut donc que Cannes soit flexible. Nous ne savons pas encore si en 2000 nous allons baisser ou monter. Il faut que la ville soit prète à nous soutenir si nous avons besoin d'être plus restrictif au niveau du budget. Pour que nous soyons là, à Cannes, à long terme, il faudra peut-être nous aider à court terme.