Air Liberté-AOM a déposé le bilan
Le crash semble consommé : la compagnie aérienne a demandé à bénéficier d'un redressement judiciaire afin "d'identifier, très rapidement, d'autres solutions de restructuration."
Tout le monde le redoutait hier. Mais c'est arrivé aujourd'hui : Air Liberté-AOM a déposé son bilan. "La compagnie a déposé ce jour son bilan auprès du tribunal de commerce de Créteil" a-t-il été annoncé dans un communiqué. "Le président de la compagnie (Marc Rochet) a demandé à pouvoir bénéficier de l'ouverture d'un redressement judiciaire afin de permettre d'identifier, très rapidement, d'autres solutions de restructuration pour ce groupe" était-il ajouté. "Malgré de très nombreux contacts et réunions tenus dans la journée du 14 juin et encore dans la matinée du 15 juin, il n'a pas été possible d'aboutir à une solution assurant la pérennité du Groupe AOM-Air Liberté dans sa configuration actuelle."Dans la matinée, deux nouvelles avaient été reçues : le désistement d'un repreneur américain potentiel; l'intérêt manifesté par Easyjet, la "lowcost" britannique, très implantée sur Nice, pour certains actifs d'AOM (des actifs qui, cependant, n'ont pas été précisés). Le ministère des Transports, n'a pas tardé à réagir à l'annonce de ce dépôt de bilan. Jean-Claude Gayssot, le ministre, a indiqué dans l'après-midi sa désapprobation devant la solution choisie par AOM/Air Liberté "alors même qu'il est acquis que des solutions de continuation du pôle parisien existent", était-il écrit dans un communiqué du ministère.Et d'estimer que "malgré les efforts déployés dans le cadre de la procédure de conciliation, les actionnaires d'AOM et Air Liberté ont refusé de mettre en place le financement qui permettait d'aboutir à la concrétisation d'offres sérieuses et crédibles". Le communiqué ajoutait que "le tribunal de commerce de Créteil poursuivra les négociations afin de dégager toutes solutions permettant le maintien d'emplois et d'activités."Selon la direction d'Air Liberté/AOM, la compagnie disposerait à court terme d'une trésorerie suffisante pour assurer la poursuite de son exploitation, notamment lors des grands départs de fin juin, début juillet. Il est cependant difficile d'entrevoir désormais une issue favorable dans une reprise. Cette reprise nécessite une recapitalisation de l'ordre de 3 milliards de francs et, jusqu'à présent, si Swissair a semblé prêt à mettre deux milliards de francs dans l'opération, Marine Wendel, l'autre actionnaire, a refusé d'avancer un sous de plus. La proposition de Swissair étant conditionnée à la participation de Marine Wendel, la situation est totalement bloquée.