Les discussions entre Air Lib et le gouvernement ont achoppé hier sur le règlement de la dette publique. Elles reprendront cet après-midi alors que deux échéances menaçantes arrivent : le renouvellement de la licence de vol et la plainte déposée par Corsair pour concurrence déloyale.
La partie de poker entre le gouvernement et l'équipe dirigeante d'Air Lib va reprendre cet après-midi. Hier, lundi, le moral des 3.200 employés concernés (2.800 emplois directs et 400 pour les filiales notamment de maintenance) s'était relevé d'un cran. Un communiqué du secrétariat d'Etat aux Transports indiquait que le gouvernement était "prêt à signer un protocole de conciliation dans la journée. Une proposition assortie toutefois d'un "mais" : si IMCA, le repreneur néerlandais apportait des précisions sur les conditions de reprise (paiements courants, remboursement de la dette publique et restructuration).
Des montants d'investissements ont circulé dans les médias allant jusqu'à 100 millions d'euros engagés par le groupe. Autant de chiffres qui apparemment n'ont pas obtenu de confirmation officielle. Une réunion entre les différentes parties (le conciliateur du tribunal de commerce de Créteil Me Hubert Lafont, le ministère des Transports, le Comité interministériel sur les restructurations industrielles, Air Lib et IMCA), n'a pas abouti. Selon Pascal Perri, porte parole d'Air Lib, les discussions ont achoppé sur le remboursement de la dette.
Elles devraient reprendre cet après-midi mardi alors que deux autres échéances attendent la compagnie aux abois. La première, la plus lourde de menaces, c'est le renouvellement de la licence d'exploitation qui expire le 31 janvier 2003. Cette licence avait été prolongée en novembre dernier par le gouvernement, en dépit du fait que le CSAM (Conseil supérieur de l'aviation marchande) ait refusé d'émettre un avis. La seconde échéance, c'est la plainte déposée par une autre compagnie aérienne, Corsair, qui accuse Air Lib de lui faire une concurrence déloyale sur les Antilles et l'Italie avec des prix qui ne peuvent être proposés que parce que la compagnie ne paie plus ses charges sociales et fiscales. L'avenir d'Air Lib, le dossier social le plus explosif de ce début d'année, reste aussi toujours en balance...