La compagnie transformerait son réseau européen en low cost et redéploierait ses lignes Outre-Mer vers des destinations de niche (Afrique, Cuba, Algérie). Elle demande à l'Etat de nouveaux délais et l'abandon de ses créances (plus de 90 millions d'euros) tandis que 130 postes seraient supprimés.
Ce sera janvier de tous les dangers pour la compagnie aérienne Air Lib qui est confrontée à deux échéances majeures : le 9 janvier, elle doit rembourser ses dettes publiques (environ 90 millions d'euros dont 30,5 millions correspondant à un prêt octroyé par le Fonds européen de développement sous l'ancien gouvernement) et le 31 janvier, elle devra renouveler sa licence d'exploitation (la compagnie avait obtenu une prolongation jusqu'à cette date). En vue de ces deux échéances, la compagnie a remis le 20 décembre au ministère des Transports, un plan de restructuration destiné à "rétablir la viabilité à long terme". Baptisé "Plan Mermoz", il a a été révélé au public par le quotidien La Tribune qui en avait obtenu une copie.
En voici les grandes lignes. La stratégie industrielle vise à poursuivre la transformation du réseau moyen-courrier en réseau européen low cost et le redéploiement de l'Outre-Mer vers des destinations "de niche" comme Cuba, l'Algérie et l'Afrique. La stratégie financière est de demander à l'Etat d'abandonner ses 90 millions d'euros de créances publiques (prêt du Fonds européen de Développement, Urssaf, Aéroports de Paris, DGAC, etc), tandis que le groupe néerlandais IMCA apporterait un financement direct. Le tout pour faire face à un plan de restructuration qui comporterait 130 suppressions de postes et coûterait dans les 200 millions d'euros. Air Lib qui table sur une perte de 126 millions d'euros pour l'exercice 2002-2003, demande d'autre part de nouveaux délais pour les deux échéances.
Les premières réactions syndicales, venant des délégués CGT ou CFDT de la compagnie, se sont révélées très dubitatives quant à la solidité de ce nouveau plan. Au ministère des Transports, de source proche du secrétariat d'Etat aux Transports, il a été tout juste réaffirmé que les délais devaient être respectés et que le gouvernement étudiera le plan et décidera s'il faut le transmettre ou non à Bruxelles (un passage obligé si l'Etat accepte l'abandon de tout ou partie de ses créances). Rappelons qu'Air Lib emploie encore directement 2.600 personnes dont 70 à Nice et qu'elle est actuellement en nombre de passagers la troisième compagnie de l'aéroport international Nice côte d'Azur.