Aéroport : le chômage partiel longue durée pour éviter les licenciements
Les perspectives du trafic aérien restent sombres pour l'aéroport azuréen qui risque de finir l'année sur 4,4 millions de passagers contre 14,48 millions l'an dernier. Alors que la reprise ne se dessine toujours pas sur 2021, Franck Goldnadel, le nouveau président, cherche à mettre en place un accord de chômage partiel longue durée pour éviter les licenciements et garder les compétences accumulées.
"En 65 jours, le trafic aérien a perdu ce qu'il avait gagné en 65 ans" constatait amèrement en mai dernier le Pdg de Lufthansa. Une perte qui, pour l'instant en ce début décembre n'a pas été retrouvée. Et si les perspectives du vaccin se dessinent maintenant pour 2021, le redécollage de l'aérien n'est pas encore pour tout de suite. En octobre dernier ADP (Aéroport de Paris) revoyant ses perspectives de trafic estimait qu'il n'y aurait pas de retour au niveau de 2019 avant 2024 voire 2027. (Photo : Franck Goldnadel devant le Terminal 2 de l'aéroport, le seul des deux terminaux resté ouvert).
560 salariés de l'aéroport concernés
Ces sombres perspectives ont décidé le nouveau président des aéroports de la Côte d'Azur, Franck Goldnadel, à mettre en place un "accord d'activité partielle longue durée" pour éviter les licenciements et garder sur la plateforme niçoise, quand la reprise viendra, les précieuses compétences et le savoir-faire accumulé. Cette démarche a ainsi été présentée récemment en visioconférence à plus de 200 collaborateurs de l'aéroport (560 salariés concernés dans un écosystème aéroportuaire beaucoup plus large avec les commerces, sociétés de nettoyage, de maintenance, représentants des compagnies aériennes, services aéroportuaires…).
Inscrite au cœur du plan de relance, l’activité partielle de longue durée (APLD) est mise en place pour aider les entreprises à faire face à l’impact de la crise sanitaire COVID-19 avec pour objectif de préserver les emplois et de sauvegarder les compétences des salariés, explique le Ministère du travail. Confrontée à une réduction durable de son activité une entreprise peut ainsi diminuer l’horaire de travail de ses salariés, et recevoir pour les heures non travaillées une allocation en contrepartie d’engagements, notamment en matière de maintien en emploi. Son accès est conditionné à la signature d’un accord collectif.
Une perspective abaissée à 4,4 millions de passagers en 2020
Pour l'aéroport, l'accord porterait ainsi sur 24 mois, l'entreprise prenant en charge 60% de l'activité et l'Etat 40%, tandis que les salariés gardent la même rémunération que celles qu'ils ont déjà depuis des mois en chômage partiel. L'aéroport compte aboutir vite avec un accord au 15 décembre pour une mise en place opérationnelle dès le début janvier.
Les derniers chiffres de novembre n'incitent pas à croire en tout cas à une amélioration rapide. Actuellement le trafic est de l'ordre d'une quinzaine de vols (départs et arrivés confondus) par jour contre 150 à pareille époque. Réactualisées régulièrement à la baisse depuis le début de la pandémie, les perspectives de trafic annuel ont encore été baissées récemment. Elles étaient autour de 5 millions de passagers début octobre et sont redescendues à 4,4 millions aujourd'hui. Contre 14,48 millions de passagers en 2019 et, s'il n'y avait pas eu la crise sanitaire, la barre des 15 millions de passagers largement dépassée cette année.