Aéroport : la fermeture du Nice-Doha de Qatar Airways fait polémique
Mis en cause dans une réaction d'un de nos lecteurs, Aéroport de Paris, par la voix de son Pdg Augustin de Romanet, a formellement réfuté toute pression sur la DGAC visant à ne pas accorder à Qatar Airways les droits de trafic supplémentaires qu'elle réclame. Dans une seconde réaction, le lecteur suggère l'organisation d'une pétition. En jeu, le développement des lignes intercontinentales sur la plateforme azuréenne.
Akbar Al Baker, CEO de Qatar Airways (au centre), lors de l'inauguration en novembre 2010 à l'aéroport Nice Côte d'Azur du Nice-Doha.de Qatar Airways.
La décision de Qatar Airways de fermer sa ligne Nice-Doha 31 mai et de se retirer de la plateforme de Nice a suscité une polémique. Elle a été engagée par un de nos lecteurs qui, dans une "Réaction" très développée, a suggéré qu'ADP (Aéroports de Paris) avait fait pression sur la DGAC (Direction générale de l'aviation de l'aviation civile) pour ne pas augmenter les droits de trafic de la compagnie du Qatar. Une accusation qui a suscité une vive réaction d'ADP. Augustin de Romanet, son Pdg, a tenu à répondre en personne pour réfuter toute pression de quelque ordre que ce soit sur la DGAC, rappelant que "l'octroi des droits de trafic est le fruit de négociations bilatérales entre Etats" et que c'est le gouvernement français qui décide.
Parallèlement, l'auteur de la première "Réaction", qui était resté anonyme, a publié une seconde "Réaction" qu'il a par ailleurs cette fois signée de son nom, Gilles Tréhin, suggérant d'"organiser une pétition contre l'arrêt de Qatar Airways à Nice".
Dans cette affaire, la volonté de WebTimeMedias n'est pas d'attiser la polémique et d'accuser Pierre, Paul ou Jacques des pires maux, mais d'apporter des pièces dans le débat. La question centrale qui se pose, et que notre lecteur souligne bien, est celle-ci : Nice, qui a déjà ouvert des Nice-New York et Nice-Dubaï, et qui regarde également depuis des années sans résultat vers l'Asie, peut-il espérer poursuivre son développement intercontinental? Le retrait de Qatar Airways, arrivé fin 2010 sur la Côte avec de grandes ambitions, retrait qui se joue autour des droits de trafic, n'indique-t-il pas que la stratégie nationale dans l'organisation du trafic aérien intercontinental lui impose certaines limites? Voire n'hésite pas à le brider?
Voici quelques éléments du dossier qu'ouvre le retrait de Qatar Airways.
La réponse d'Augustin de Romanet, Pdg d'Aéroports de Paris
"Je me permets de vous rappeler que l'octroi des droits de trafic est le fruit de négociations bilatérales entre Etats. C'est donc le gouvernement français qui, après avis de la DGAC, fait le choix d'octroyer ou non ces droits, en prenant soin de défendre les intérêts du pavillon national et des régions françaises. Les aéroports ne participent en aucune manière à ces négociations, Aéroports de Paris pas plus que les autres. "
"Actuellement, le Qatar bénéficie de 21 fréquences hebdomadaires. Dans l'attente d'une évolution du cadre bilatéral actuellement en vigueur, Qatar Airways utilise ses droits de trafic en fonction de critères qui lui sont propres. J'attire votre attention sur le fait que l'aéroport de Nice vient de dépasser les 11 millions de passagers, avec une croissance de 7,4% en 2012. Ces chiffres reflètent bien le dynamisme de ses responsables et l'attractivité incontestable de sa région sur certains marchés".
"Organiser une pétition pour le maintien et le développement de Qatar Airways à Nice"
Voici la seconde réaction de notre lecteur dans laquelle il suggère l'organisation d'une pétition.
"Pour compléter ce commentaire que j'ai posté il y a plus de deux semaines voici une suggestion que j'aimerais vous faire partager.
La fermeture de la ligne Qatar Airways entre Nice et Doha via Milan prévu et confirmée pour le 31 mai 2013 suite au refus de la part de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) de lui accorder des droits de trafic supplémentaires afin d’opérer en vol nonstop et quotidien est tout simplement inadmissible et un déni de démocratie. Pourtant, comme beaucoup le disent, cette ligne commençait à marcher bien et ne comprennent pas que l’on puisse décider de l’arrêter soudainement. A Nice, on se sent biaisé par cette décision.
La DGAC n’a pas pour vocation de servir uniquement les intérêts d’Air France et surtout ceux d’ADP (Aéroports de Paris), mais d’accompagner le développement de tous les aéroports du territoire français. Or avec cette décision, elle ne remplit plus cette fonction.
En 2013, Nice est la seule destination que Qatar Airways va fermer sur toutes celles qu’elle opère, alors que l’opérateur de Doha au même titre que son homologue de Dubai, Emirates, est en phase de croissance, d’où l’incompréhension de beaucoup d’Azuréens.
Si l’aéroport de Nice accepte avec fatalité cette fermeture définitive de la ligne de Qatar Airways après le 31 Mai 2013, sans réagir, il deviendra très difficile d’ouvrir d’autres lignes aériennes intercontinentales au départ de cette plateforme, car les compagnies aériennes susceptibles de les opérer, auront l’impression qu’il n’y a aucun dynamisme à en créer au départ de Nice.
Si on ne veut pas accepter cette fatalité, il serait important que les responsables de l’aéroport de Nice, en collaboration avec ceux de Qatar Airways, organisent une pétition afin d’associer les usagers et citoyens azuréens dans cette démarche. L’objectif de cette pétition serait de donner à l’aéroport de Nice les moyens de faire pression sur la DGAC pour qu’elle accorde à Qatar Airways les droits de trafic supplémentaires qu’elle réclame (depuis deux ans) pour la ligne Nice Doha.
Gilles Trehin"