Aéroport : 11.660.000 passagers en 2014 (+1%), nouveau record!
Le trafic international est resté le grand moteur de l'aéroport (7.360.000 pax à l'international soit +4,5%) alors que le trafic national continue de baisser (4.300.000 pax, soit -4,7 %). Une plateforme aéroportuaire qui, en 2015 mènera plusieurs challenges : la privatisation qui se profile, le combat pour l'ouverture de nouvelles lignes intercontinentales et le lancement de grands travaux dont la refonte des terminaux qui débute dès ce janvier.
2014 n'aura pas été une année forcément facile pour l'aéroport Nice Côte d'Azur. Entre crise économique, épisodes météo catastrophiques, grève ravageuse des pilotes d'Air France et autres les conditions de trafic les plus favorables n'ont pas toujours été réunies. Et pourtant, en dépit de ce parcours d'obstacles, la plateforme aéroportuaire niçoise a pu tirer son épingle du jeu et pousser un peu plus loin son record 2013 avec 11.660.000 passagers sur l'année 2014, soit une augmentation de 1%.
Trafic : l'international creuse de plus en plus l'écart
Une nouvelle progression alors qu'un petit trou d'air avait été enregistré de 2008 à 2010 avec un trafic qui n'est véritablement reparti qu'en 2011 (la barre des 10 millions de passagers avait été alors de nouveau franchie). Pour l'aéroport, qui met en avant un coefficient de remplissage des avions lui aussi en croissance, ce résultat est à relier à la politique de compétitivité engagée depuis deux ans avec une évolution des redevances aéroportuaires très inférieure à l’inflation pour l’aviation commerciale. Dans cette relation avec les compagnies aériennes, la plateforme niçoise veut aller plus loin et a décidé, sous réserve de l’approbation de la DGAC, d'indemniser les compagnies aériennes pour les retards de plus de 30 mn dont l’aéroport serait à l’origine.
Dans les statistiques présentées, on remarquera que l'écart s'est encore creusé un peu plus entre les trafics national et international : 4.300.000 pax en national (-4,7 %) et 7.360.000 pax à l'international (+4,5 % et désormais un peu plus de 62% du trafic total). Pour mémoire, en 2004, il y a 10 ans, l'international comptabilisait 5,2 millions de passagers et le national un peu plus de 4,1 millions, chiffre qui n'a donc que très peu progressé en dix ans alors que le trafic international a gagné plus de 40%.
Palme de la progression au Canada : +110%!
En 2014, le national, avec un programme restreint, enregistre une baisse annuelle de -4,7% pax et -8,7% en sièges offerts. En contrepartie, c’est l’Europe qui redore le blason 2014. La Côte séduit toujours plus d'Européens (+4,4% et +1,8% sièges). Les îles britanniques et la péninsule ibérique forment le duo de tête qui a attiré le plus de voyageurs en 2014, apportant 165.000 passagers supplémentaires.
Au niveau extra-européen, le marché reste dynamique, avec des lignes long-courrier pérennisées. Le Maroc, la Turquie et la Russie ont enregistré de très belles progressions, respectivement +27%, +12% et 9%. Ce sont ainsi 50.000 passagers supplémentaires qui ont voyagé sur ces lignes en 2014. Les Emirats Arabes Unis affichent une progression de l’ordre de +6% en termes de passagers. Mais la palme de la destination long-courrier la plus prometteuse en 2014 revient au Canada avec +110% passagers en 2014 et +140 % de capacité de sièges. Avec Air Canada rouge, l’arrivée d’une seconde compagnie sur Montréal a bien dopé les résultats de l'aéroport.
Les grands challenges de 2015
Pour 2015, plusieurs challenges sont en ligne de mire. Le premier tient dans une porte qui vient de s'ouvrir à la privatisation. Le désengagement de l'Etat se fera-t-il cette année? Comme à Toulouse, les Chinois mettront-ils la main sur l'aéroport azuréen? Ou les Russes ? Le député-maire de Nice Christian Estrosi a déjà pris les devants et a lancé l'idée d'un référendum des Niçois, prévu le 19 février, consultation qui n'aura cependant qu'un caractère indicatif.
L'autre challenge qui a pointé l'an dernier, c'est de gagner le combat pour l'ouverture de nouvelles lignes intercontinentales. Nice veut pouvoir ouvrir de nouvelles liaisons directes vers l'Asie et les pays du Golfe et s'estime bloquée par une réglementation archaïque limitant les droits intercontinentaux de trafic aérien. L'épisode du retrait de Qatar Airways, faute de droits de trafic suffisants, n'a pas été digéré. Ainsi une pétition "Je signe direct", lancée par la CCI et l'UPE06 est toujours en cours pour réclamer un meilleur équilibre de la desserte aérienne entre Paris et les régions.
Challenge également que le lancement d'un grand programme de travaux. Ils débuteront par une refonte totale des terminaux et se poursuivront ensuite du côté des pistes pour faciliter l’atterrissage et le décollage des grands avions. Le chantier sera lancé dès ce janvier. Il est financé par la BEI (Banque Européenne d'Investissement) qui a octroyé en novembre un prêt de 100 millions d’euros. De quoi assurer encore de nouveaux records de trafic pour un aéroport qui, faute de ligne TGV, est appelé à rester le meilleur atout du tourisme azuréen pendant encore de longues années.