Aérien : les "créneaux horaires" d'Aeris redistribués
L'espagnol Air Europa (4.482 slots), easyJet (2.190), Air Littoral (1.460) et l'italien Volare (1.460) principaux bénéficiaires des 12.096 slots d'Aeris réaffectés par le Cohor. Nice Côte d'Azur y retrouvera-t-il les 4 liaisons quotidiennes sur Orly qu'assurait Aeris ? Rien n'est sûr...
Opération "explosive", la répartition des créneaux d'Aéris (12.096 "slots" au total) a été effectuée lundi par le Cohor. L'Etat cette fois, contrairement à ce qui s'était passé pour Air Lib en début d'année, n'a pas gardé en réserve 20% des créneaux à redistribuer et c'est donc la totalité de ce qu'Aeris avait en main qui s'est trouvé remis sur le marché. Le grand gagnant a été la compagnie espagnole Air Europa qui empoche 4.482 slots pour des liaisons notamment sur Madrid, Alicante, Malaga et Palma. Rien qui puisse là regarder l'aéroport Nice Côte d'Azur. En revanche, second bénéficiaire en nombre de slots, easyJet se voit attribuer 2.190 slots. Cela correspond à trois liaisons quotidiennes au départ d'Orly que la low cost britannique pourra utiliser pour les liaisons qu'elle souhaite développer. Nice de ce côté là pourrait être intéressé, easyJet assurant déjà quatre liaisons quotidiennes sur Orly et quatre liaisons sur Roissy.Air Littoral pour deux Nice-Orly quotidiensAutre bénéficiaire qui intéresse directement Nice mais à haute incertitude aujourd'hui : Air Littoral. La compagnie des gens du sud qui doit passer un cap capital en fin de semaine a obtenu 1460 "slots" pour deux liaisons quotidiennes au titre de Nice-Orly (étant une compagnie dite "entrante" qui n'a pas encore de liaisons au départ d'Orly, Air Littoral doit assigner une destination à sa demande, ce qui n'est pas le cas d'easyJet). Si ces deux liaisons quotidiennes avec Paris semblent cohérentes avec la stratégie de la compagnie, il est cependant possible de se demander si ces "créneaux horaires" ne sont pas appelés à être une nouvelle fois redistribués. On peut le craindre au vu de l'évolution du dossier Air Littoral, même si chacun souhaite que cette compagnie, qui a créé un hub régional à Nice, puisse continuer à exister et à se développer.La compagnie italienne Volare obtient elle aussi 1.460 "slots". Mais, s'ils ne sont pas affectés à une destination, on peut penser qu'ils serviront pour une desserte de l'Italie, Volare n'étant pas présente à Nice. Les autres créneaux ont été saupoudrés entre Regional Airline, Iberia, Royal Air Maroc, Air Mauritanie, Syrian Arab Airlines, East African Safari. Ils seront opérationnels en deux temps : une partie pour la "saison d'hiver" qui est en cours; l'autre pour la saison d'été qui débute fin mars-début avril.Près de 15.000 signatures pour la pétition Nice-ParisNul doute que cette répartition ait été regardée à la loupe par la CCI NCA, gestionnaire de l'aéroport Nice Côte d'Azur. Aeris, qui a cessé de voler début novembre, assurait en effet quatre liaisons quotidiennes entre Nice et Paris Orly et sa disparition a fait exploser les prix sur la ligne. Toute la question était donc de savoir, si après la redistribution, Nice pourrait garder le même nombre de créneaux ou subirait une "évaporation" ce qui signifierait moins de possibilités de liaisons avec Orly. Le nombre de créneaux horaires pour les atterrissages ou les décollages étant limité sur la plate-forme parisienne, cette redistribution des créneaux joue un rôle majeur pour Nice Côte d'Azur. C'est elle qui permet d'assurer ou non le maintien d'une concurrence sur cette ligne vitale pour l'économie azuréenne, la concurrence, l'expérience l'ayant prouvé, étant le seul garant de tarifs accessibles.Cette question fait d'ailleurs actuellement l'objet d'une pétition lancée par la CCI NCA avec le soutien des socioprofessionnels du département. Près de 15.000 signatures ont ainsi déjà été obtenues, montrant que le problème des tarifs Nice-Paris est bel et bien réel, tandis que la situation de relative pénurie d'aujourd'hui et de tarifs élevés est très mal vécue par le monde économique azuréen.