ActiVia networks : Internet plus vite
La start-up, fondée par trois jeunes chercheurs de l'Inria, se lance sur le marché très prometteur des réseaux d'acheminement de contenu et de l'interactivité sur Internet.
Les trois fondateurs - Frank Lyonnet, Laurent Gautier et Martin May - sont de jeunes chercheurs de l'Inria Sophia Antipolis. Ils ont fourbi leurs armes en planchant comme doctorants dans le cadre du projet Rodeo, sous la houlette de Christian Huitema, parti depuis dans le privé (chez Bell-Core devenu Telcordia puis, voilà quelques semaines, chez Microsoft).L'Inria, dans sa stratégie d'essaimage, a encouragé leur projet d'entreprise dans le cadre d'un post-doctorat industriel. Ils ont démarré ActiVia networks dans un bureau de l'Inria. La société a été créée en avril dernier. D'autres parrains généreux se sont penchés sur les fonds baptismaux, participant à la première levée de fonds, tels Sofinova, I-source (le fonds d'investissement dont l'Inria est actionnaire), et un business angel, Jean-Pierre Boespflug, bien connu à Sophia Antipolis (il a dirigé Shiva France et Bay networks).Un potentiel énormeLe trio de scientifiques s'est attaché les services d'un senior du marketing, Gérard Schreder, et l'effectif est déjà de dix personnes. Frank Lyonnet, 28 ans, en est pour l'instant le Pdg. Mais il envisage, sans état d'âme, de céder les rènes de la direction à une pointure du management, tellement il est convaincu de la croissance rapide qui attend Acti-via : 'Le potentiel est énorme. Nous nous positionnons sur un marché qui va révolutionner l'industrie d'internet, avec une technologie qui vise à améliorer dans de grandes proportions la qualité de services sur Internet, notamment en réduisant les temps d'accès - avec des connexions de cinq à dix fois plus rapides - et en facilitant l'interactivité des sites.'Le principe : en répartissant un ensemble de serveurs à proximité de l'utilisateur, placés par exemple chez le fournisseur d'accès, on ajoute aux tuyaux existants qui véhiculent Internet une infrastructure plus performante, qui améliore la perception du contenu par l'utilisateur. Ce service intéresse au premier chef les fournisseurs de contenu, car il leur permet de se démarquer de leurs concurrents.Plus d'interactivité sur la toile'Ce nouveau marché,explique Frank Lyonnet, a vu le succès fulgurant aux USA d'Akamai, issue elle-aussi d'un laboratoire de recherche, le MIT. La start-up a fait l'objet d'une valorisation incroyable de 30 milliards de $ !'La start-up sophipolitaine compte sur un développement tout aussi exponentiel. Elle s'ennorgueillit du soutien de l'actuel président du W3C, Jean-François Abramatic.Ses objectifs sont ambitieux : après son installation, à la mi-juin, dans de nouveaux locaux (350 m2 à Space Antipolis), elle compte, d'ici la fin de l'année, porter l'effectif à 25 personnes. Puis lors d'un second tour de table, lever plus de 100 millions de francs.Acti-via veut également apporter une valeur ajoutée en matière d'interactivité sur Internet, notamment dans deux domaines, les communautés virtuelles on-line en 3D et les jeux multi-joueurs. Elle compte prendre aussi une longueur d'avance en utilisant le multicast en réseau privé virtuel : appliqué à la consultation de pages Web, ce protocole (il permet d'optimiser le transport de données d'une source vers un grand nombre d'utilisateurs, avec des applications par exemples dans le domaine de l'audio et de la télévision) dope les réseaux d'acheminement de contenus.